(Montréal) Les services de garde en milieu familial dont les responsables sont syndiquées à la CSQ ouvriront leurs portes 15 minutes plus tard, vendredi matin.

Il s’agit là du début d’un mouvement de moyens de pression de la part des 10 000 responsables de services de garde en milieu familial, membres de la FIPEQ (Fédération des intervenantes en petite enfance), affiliée à la CSQ (Centrale des syndicats du Québec).

La CSQ représente la grande majorité des responsables de services de garde en milieu familial qui sont syndiquées ; toutes les régions seront donc touchées.

Ce vendredi 31 janvier, ces services ouvriront donc leurs portes 15 minutes plus tard, puis le vendredi 7 février 30 minutes plus tard, le vendredi 14 février 45 minutes plus tard, et ainsi de suite, jusqu’à deux heures plus tard.

Pourquoi 15 minutes, puis 30, puis 45 ? « On a essayé de trouver une solution innovante et, ce qu’on voulait également, c’est ne pas que le parent sente qu’il est pris au piège, qu’on prend les parents ou les enfants en otages dans notre négociation », a expliqué Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ, en entrevue avec La Presse canadienne, jeudi.

« On voulait continuer à maintenir une belle relation et un partenariat avec le parent et, ce qu’on voulait encore plus en annonçant d’avance la gradation, c’est de donner une chance aux parents de se trouver un plan B. Et, en se trouvant un plan B, qu’ils puissent encore plus nous appuyer », a justifié Mme Grenon.

Vers une journée de fermeture ?

Le mandat de moyens de pression prévoit aussi une demi-journée, puis une journée complète de fermeture du service. Mais ces étapes ne surviendront pas nécessairement à la fin du mouvement croissant des 15 minutes.

« La demi-journée et la journée complète, c’est à utiliser au moment jugé opportun, donc tout dépendant de la table de négociation, ça se pourrait qu’elles soient utilisées bien avant la fin de nos vendredis », a prévenu Mme Grenon.

Trop tôt, dit le ministère

Des négociations ont quand même cours avec le ministère de la Famille.

« Nous sommes présentement au tout début des négociations salariales. Il est donc tôt, à notre avis, pour mettre en place des moyens de pression », comme le fait la CSQ, a commenté le cabinet du ministre Mathieu Lacombe.

« Nous déplorons les impacts qu’auront à subir les parents », à cause de ces moyens de pression, a-t-on ajouté.

« Pour la suite des choses, nous ne négocierons pas sur la place publique et nous invitons la FIPEQ à poursuivre les discussions en vue d’arriver à une entente ».

Revendications

La rémunération est au cœur du litige.

Ces responsables de service de garde en milieu familial ne sont pas rémunérées à l’heure ; elles reçoivent une subvention du ministère de la Famille pour le service qu’elles offrent. La FIPEQ a donc fait calculer l’équivalent de leur rémunération — en comparant leurs heures de travail, leurs dépenses, etc. — et elle en conclut que ses membres touchent l’équivalent de 12,42 $ l’heure en moyenne.

Les deux parties ne s’entendent toutefois pas sur la façon de calculer cette rémunération.

La FIPEQ revendique pour ses membres l’équivalent d’un salaire de 16,75 $ l’heure.

La fédération de la CSQ formule également des demandes portant sur les enfants ayant des besoins particuliers et sur le travail requis pour élaborer le dossier de l’enfant.