(Ottawa) C’est officiel : l’Université de l’Ontario français verra le jour après plus d’un an de tergiversations et de négociations.

Les gouvernements Trudeau et Ford ont apposé leur signature sur une entente de financement conjointe fédérale-provinciale pour la création de l’UOF.

L’entente signée confirme que le projet verra le jour grâce à un investissement de 126 millions sur huit ans. Chaque ordre de gouvernement s’est engagé à verser jusqu’à 63 millions.

Le fédéral financera le démarrage de l’université pour les quatre premières années, puis partagera le financement lors de la cinquième année. L’Ontario devra prendre le relais par la suite et devra verser au minimum une somme identique à celle du fédéral.

Au terme des huit ans, le gouvernement de l’Ontario devrait continuer de lui fournir un soutien opérationnel comme tous les autres établissements d’enseignement postsecondaire subventionnés par l’État.

Mélanie Joly, ministre fédérale du Développement économique et des Langues officielles, a déclaré par voie de communiqué qu’il s’agit d’un jour « historique » pour la francophonie canadienne.

En entrevue avec La Presse canadienne, Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l’Ontario, a déclaré qu’elle était « ravie » de « livrer cette promesse importante » environ 18 mois après l’élection de son gouvernement.

« Vous le savez, c’est une revendication de très longue date de la communauté francophone de l’Ontario d’avoir une université gouvernée pour les francophones et par les francophones », a-t-elle dit.

Le gouvernement Ford avait annoncé, peu de temps après son arrivée au pouvoir, l’annulation de la première université française en Ontario, ce qui avait suscité un tollé dans la communauté francophone de la province.

L’Ontario s’est finalement ravisée à l’approche de la campagne électorale fédérale et a commencé à négocier avec le fédéral pour trouver une solution qui conviendrait aux deux parties.

Mme Mulroney soutient que son gouvernement avait « mis sur pause » ce projet afin de faire le ménage dans les finances publiques après le gouvernement libéral précédent.

« Bien sûr, il y avait une élection fédérale, mais pour nous, c’était vraiment de faire le travail à l’interne du gouvernement et de faire la vérification dans tous les dossiers », justifie-t-elle.

Dans une déclaration, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) s’est dite heureuse de voir que l’UOF est assurée de son financement et peut maintenant s’affairer à embaucher du personnel. Le lieu de la future université devrait également être connu sous peu.

L’UOF espère accueillir les premières cohortes d’étudiants dès l’automne 2021.