La présence de plomb dans l'eau de certaines écoles et garderies du Québec pourrait affecter le quotient intellectuel des enfants, selon un rapport de l'Institut national de Santé publique du Québec (INSPQ), qui souligne l'importance de dresser un portrait plus exhaustif de la situation.

L'INSPQ souhaite que le gouvernement soumette plus d'informations sur le niveau de plomb présent dans l'eau potable. Ceci permettra de gérer les risques potentiels qui y sont reliés. Selon le rapport, le nombre d'établissements scolaires pour lesquels des données sont disponibles n'est pas suffisant. Le rapport indique « qu'en raison du peu de données disponibles au Québec, l'analyse se base principalement sur les niveaux de contamination observés dans d'autres provinces canadiennes. »

Entre 2013 et 2016, 3 % des 436 écoles et garderies testées dépassaient la norme de 10 microgrammes par litre, selon les résultats obtenus du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). « Cette proportion serait supérieure si la nouvelle recommandation de Santé Canada était appliquée », indique toutefois le rapport. Cette nouvelle recommandation suggère d'abaisser la norme de plomb acceptable à 5 microgrammes par litre.  

Le taux de plomb moyen dans l'eau des écoles testées se situait un niveau très bas, soit 0,9 microgramme par litre, mais parmi les établissements où le taux était trop élevé, une garderie a affiché un taux de 350 microgrammes par litre.  

La surveillance du plomb dans l'eau des établissements scolaires est donc limitée, selon le rapport, un obstacle à l'analyse de la situation. Pourtant, les jeunes enfants sont particulièrement vulnérables aux effets nocifs du plomb, qui affecte leur développement. Sa présence dans l'eau consommée peut occasionner une diminution du quotient intellectuel pouvant aller de 1 à 3 points chez les nourrissons. Une exposition récurrente pourrait même occasionner une diminution de 7 points chez les nourrissons et 4 points chez les enfants âgés entre 1 et 6 ans, stipule le rapport.

« Quand on regarde ces données-là, on voit que généralement, les niveaux sont faibles, mais dans certaines écoles et garderies, il peut y avoir des concentrations plus élevées qui, compte tenu des limites de notre étude, ne nous permettent pas de conclure à un risque, mais nous permettent de dire qu'il y a un potentiel de risque qui mérite qu'on creuse le problème », a expliqué au Devoir Patrick Levallois, médecin spécialiste en santé publique en charge du groupe scientifique sur l'eau.