L'heure est venue de réfléchir à la meilleure façon d'arrimer le rôle des services de garde au déploiement prochain des maternelles quatre ans.

C'est le constat effectué par des experts de l'éducation préscolaire et des regroupements de services de garde qui s'unissent pour organiser un exercice de réflexion, en vue de proposer au gouvernement des façons de mieux gérer l'implantation prochaine des maternelles quatre ans sur tout le territoire.

L'événement s'étirera sur deux jours, les 25 et 26 mars, à Montréal, à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie (ITHQ).

L'idée a été lancée par André Lebon, un expert de la petite enfance qui a présidé la Commission sur l'éducation à la petite enfance.

Psychoéducateur de formation, il a notamment produit un rapport en 2017 sur les Centres de la petite enfance (CPE) et un autre en 2016 sur les fugues de jeunes filles des centres jeunesse, qui tombaient aux mains des proxénètes.

En conférence de presse jeudi, il a dit vouloir élever le débat et faire en sorte de sortir de l'impasse actuelle, qui oppose les promoteurs de la maternelle quatre ans aux défenseurs des Centres de la petite enfance (CPE), pour assurer le dépistage des troubles d'apprentissage.

Il faut absolument éviter de placer les deux réseaux en concurrence et plutôt miser sur leur complémentarité, a-t-il fait valoir, pour le bien des enfants.

Chose certaine, l'exercice de réflexion ne servira donc pas à contester la décision du gouvernement d'aller de l'avant avec le déploiement des maternelles quatre ans sur tout le territoire, mais plutôt à contribuer à faire en sorte que toutes les pièces du casse-tête s'ajustent.

« On ne peut pas s'antagoniser. On peut prêcher pour une forme de meilleur arrimage et de meilleure concertation entre toutes les instances », a observé M. Lebon.

De son côté, Québec solidaire a soutenu que l'exercice de réflexion aurait dû être fait par le gouvernement, avant de prendre sa décision de bâtir un nouveau réseau.

« On aurait dû agir en amont », a commenté la députée solidaire Christine Labrie, qui réclame un moratoire sur les maternelles quatre ans.

Elle a dit aussi souhaiter que le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, soit présent à l'événement.

« Cette improvisation du gouvernement » ne fait qu'accroître l'insécurité dans le réseau des services de garde, a commenté pour sa part la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève. La centrale représente de nombreuses éducatrices en garderie, inquiètes de perdre leur emploi en raison des chambardements à venir, selon elle.

De nombreux experts et chercheurs, dont Camil Bouchard, ont déjà confirmé leur présence à l'événement, de même que divers organismes incluant l'Association québécoise des CPE (AQCPE) et des centrales syndicales.