Les membres de l'Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l'éducation (ADEESE) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) ont rejeté hier la proposition d'un mandat de grève générale illimitée. 

Les étudiants en enseignement de l'UQAM ont tranché, par 396 voix contre 343, contre le déclenchement d'une grève qui aurait pu durer jusqu'à ce que le gouvernement instaure une loi garantissant la rémunération de tous les stages, à tous les niveaux d'enseignement. 

Quelque 900 membres de l'ADEESE étaient enregistrés à l'assemblée, selon l'association. 

Devant ce rejet par une courte marge de la grève illimitée, un débrayage d'une semaine allait être soumis comme autre possibilité, mais le manque de temps a empêché la tenue de ce deuxième vote et la séance a été levée. « L'ADEESE devra peut-être se prononcer sur autre chose qu'une grève générale illimitée dans les prochaines semaines, si telle est la volonté des étudiant-es », a expliqué Charlotte Studer, représentante de l'association. 

Alors que l'enjeu de la rémunération des stages a atteint un point critique au cours des derniers mois, la salle a atteint sa pleine capacité dès l'heure prévue pour l'assemblée, laissant une centaine d'étudiants à l'extérieur de l'enceinte de l'auditorium. 

Ceux-ci ont pu y assister à partir d'un local adjacent, grâce à une transmission audio en direct. Ils ont également eu l'occasion de prendre la parole et de voter ensuite, directement dans l'auditorium du pavillon Judith-Jasmin de l'UQAM, rue Sainte-Catherine. 

D'autres votes prévus

L'ADEESE n'est qu'une des premières de plusieurs associations étudiantes à tenir un vote pour déclencher une grève générale illimitée. Les membres de l'Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) de l'UQAM auront à se prononcer sur le même enjeu ce midi.

« Des assemblées générales se tiendront dans plusieurs associations étudiantes et institutions universitaires et collégiales partout au Québec afin d'enclencher le mouvement de débrayage », a annoncé lundi le Comité unitaire sur le travail étudiant (CUTE) de l'UQAM, qui a mené le mouvement de grève de l'automne dernier.

À la mi-janvier, le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a affirmé qu'il mènerait une réflexion dans les mois à venir sur la rémunération des stages, mais aussi sur la protection des stagiaires en tant que travailleurs. Cet examen de la question se ferait en concertation avec les associations étudiantes, avait-il assuré. Mais plusieurs associations étudiantes n'ont pas l'intention d'attendre les résultats de cette réflexion. 

Déjà, en novembre dernier, plusieurs milliers d'étudiants postsecondaires s'étaient lancés dans un mouvement de grève d'envergure, dans l'espoir de sonner l'alarme et de réaffirmer leur demande de voir tous les stages, sans exception, rémunérés.

L'ombre d'une grève déclenchée cet hiver planait depuis, les associations étudiantes affirmant être prêtes à débrayer indéfiniment pour que leurs demandes soient entendues.