À la lumière de la publication d'un rapport du ministère de l'Éducation sur les événements du Séminaire des Pères Maristes, vendredi, le ministre Jean-François Roberge souhaite adopter d'autres mesures pour contrer la violence et l'intimidation en milieu scolaire.

L'école secondaire privée de Québec est au centre d'une controverse depuis quelques mois, relativement au partage de photos explicites de trois jeunes filles. Cinq adolescents avaient été accusés de divers chefs d'accusation, et trois d'entre eux ont plaidé coupable - parmi ces derniers, deux fréquentent toujours l'école.

En décembre, face aux nombreuses questions suscitées par cette affaire, M. Roberge a décidé de déclencher une enquête. À l'époque, la direction du séminaire disait être dans une « impasse », étant donné qu'en vertu d'un jugement la Cour supérieure, elle ne pouvait expulser les élèves.

Face aux conclusions du rapport en question, le ministre envisage notamment de modifier la Loi sur l'enseignement privé pour que le ministère puisse intervenir plus largement lorsque de tels cas surviennent.

Il promet aussi de déposer d'ici la fin de l'année un projet de loi pour instaurer un Protecteur de l'élève.

Le ministre s'est aussi engagé à mettre à jour régulièrement les plans de lutte contre l'intimidation et la violence dans le réseau privé.

Le rapport publié vendredi a été fortement caviardé. Il est toutefois possible de lire certains des constats et recommandations.

Le ministère suggère entre autres de créer une « instance neutre » pour défendre l'élève - l'équivalent d'un Protecteur de l'élève. Elle aurait pour mandat de « veiller à la protection et au respect des droits de tous les élèves lorsque les recours usuels ne démontrent pas leur efficacité ».

Il propose aussi au gouvernement d'intervenir auprès de l'école pour qu'elle améliore sa gouvernance. Selon le rapport, les événements ont démontré des incohérences dans les rôles de la direction et du conseil d'administration.

Il recommande par ailleurs d'accroître la prévention et la sensibilisation « aux phénomènes des sextos ».

« De nombreux cas démontrent qu'une gestion ferme et proactive de ces incidents, dès qu'ils sont portés à la connaissance des acteurs responsables, permet d'en limiter les impacts sur les jeunes et leur milieu », conclut-on.