La Commission scolaire de Montréal (CSDM) entame ce soir la première de quatre séances de consultation publique devant mener à une révision des programmes offerts dans ses 32 écoles secondaires. La CSDM travaille à ce projet depuis deux ans et le plan définitif doit être adopté en juin : cette consultation publique intervient-elle trop tard ?

Quatre séances de consultation, un sondage en ligne : après le ministère de l'Éducation qui sonde les citoyens au sujet des frais scolaires, c'est au tour de la CSDM de demander aux Montréalais de se prononcer sur les grands « principes » qui doivent guider la révision de son offre dans les écoles secondaires.

Ainsi, dès ce soir, les participants aux rencontres auront d'abord droit à une présentation de ce qui est offert dans les écoles de leur secteur, puis pourront discuter en petits groupes.

Le regroupement « Je protège mon école publique » a bien l'intention de participer à la discussion. Parmi les questions qui méritent d'être abordées figure notamment l'accessibilité aux programmes particuliers, note la porte-parole de ce mouvement.

« La raison pour laquelle les projets particuliers fonctionnent, c'est qu'il y a un intérêt pour ces matières qui motivent les jeunes, qui les gardent mobilisés à l'école. L'idée, ce n'est pas de cesser les projets particuliers, mais au contraire de donner à une majorité de jeunes un accès à ces programmes qui se veulent hyperstimulants », dit Pascale Grignon.

Les critères d'admission à ces programmes spécialisés en arts, sports ou sciences, par exemple, pourraient être révisés, poursuit-elle. « Si un programme international a 300 demandes, pourquoi accepte-t-on 100 élèves ? Pourquoi ne pas augmenter le nombre de places ? », demande Pascale Grignon.

Un plan adopté en juin

Au terme de ces consultations, des propositions « concrètes » par secteur et par école seront déposées par la CSDM. Celles-ci seront de nouveau soumises à une consultation en avril pour adoption définitive en juin au conseil des commissaires.

« C'est là qu'on va voir apparaître le futur dessin de nos écoles secondaires, dit Violaine Cousineau, commissaire indépendante à la CSDM. Je n'ai aucune idée de ce que les directions ont préparé comme projet de refonte des services éducatifs, mais j'ai une inquiétude quant à l'échéancier. Quatre mois pour discuter avec les citoyens, ça me semble peu. »

La présidente de la CSDM assure pour sa part que les consultations ne seront pas que cosmétiques, bien que le travail de révision de l'offre au secondaire ait été entrepris il y a deux ans.

« Quand on était à [l'étape de développer] la vision d'ensemble avec trois chercheurs, les parents étaient là. Il y a toujours eu des représentants des parents et du personnel », assure Catherine Harel Bourdon.

Il importe que les parents soient présents aux consultations, dit pour sa part la porte-parole du regroupement « Je protège mon école publique ».

« C'est difficile de prévoir quel est le niveau d'impact qu'auront ces consultations. On ne peut pas ne pas y être, on ne peut pas ne pas y participer. Je pense que si les consultations donnent un son de cloche différent de ce qu'il y a comme offre au final, il y aura des questions à poser », dit Pascale Grignon.

Une centaine de participants sont d'ores et déjà inscrits pour chaque soirée de consultation, précise la CSDM.