Le gouvernement s’est finalement entendu avec les partis de l’opposition sur les groupes qui seront invités aux audiences sur le projet de loi 40 sur l’abolition des commissions scolaires. La plus grande commission scolaire du Québec en fera partie.

Mercredi, des commissions scolaires, dont la Commission scolaire de Montréal (CSDM), sont sorties sur la place publique pour dénoncer le fait qu’elles ne figuraient pas dans la trentaine d’organisations citées dans une motion publiée par le gouvernement.

Il s’agissait d’une manœuvre inhabituelle, le gouvernement s’entendant habituellement avec les partis d’opposition sur la liste des invités à une commission. Cette entente est finalement survenue ce matin, a confirmé le ministre de l’Éducation.

«Toutes les personnes concernées seront présentes», a dit Jean-François Roberge en marge d’une conférence à Montréal. «Il y a des gens qui ont essayé de dénoncer l’entente alors qu’elle n’était pas conclue, mais ça leur appartient», a ajouté le ministre.

Un projet de loi qui «dévalorise» les enseignants

Plus tôt ce matin, des enseignants affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont manifesté devant l’hôtel où le ministre Roberge se trouvait pour demander au gouvernement caquiste d’abandonner son projet de loi sur l’abolition des commissions scolaires. «Le gouvernement cherche à nous transformer en simples exécutants», dit le président de la FAE, Sylvain Mallette.

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

«On pense que Jean-François Roberge a oublié d’où il venait et on pense savoir qui l’a aidé à rédiger son projet de loi, soit les directions d’écoles et les gestionnaires de commissions scolaires, qui depuis 20 ans posent de mauvais gestes et seront les gagnants de ce projet de loi», dit Sylvain Mallette. Le syndicat qu’il préside regroupe plus de 45 000 enseignants.

Il estime que le ministre l’Éducation a «soif de pouvoir et veut assouvir une vengeance à l’égard des élus scolaires».

Le ministre de l’Éducation croit quant à lui que des gens cherchent «à travestir» ce projet de loi qui fera des commissions scolaires des centres de services. «Faisons de la pédagogie, puisqu’on parle à des enseignants. Expliquons les choses. Il faut dire la vérité aux gens, sinon ils vont être contre un projet de loi pour des mauvaises raisons parce qu’on leur aura mal expliqué», a déclaré M. Roberge.

Le président de la FAE pense lui aussi qu’il faut bien expliquer les effets du projet de loi 40 à la population. «On ne dépose pas un projet de loi de 312 articles pour rien. Il y a une volonté derrière ce ministre, et quand on a le temps d’expliquer, les citoyens posent eux-mêmes des questions», dit Sylvain Mallette.