L’Université de Montréal réclame 500 000 $ au Syndicat canadien de la fonction publique, lui reprochant de colporter des mensonges à son endroit dans ses publicités. Mais le SCFP n’a pas l’intention de payer ni de se rétracter.

Le litige prend sa source dans un conflit de travail qui sévit à l’UdeM et qui touche les techniciens en mécanique du bâtiment et mécaniciens de machines fixes qui y travaillent.

Ceux-ci sont en grève depuis le 14 mars dernier et, dans ce contexte, leur syndicat a fait paraître des publicités dans des stations du métro de Montréal, sur des panneaux d’affichage autour de l’université ainsi que dans le quotidien Le Devoir.

Dans ces publicités, le SCFP, qui est affilié à la FTQ, dénonce des « pratiques antisyndicales honteuses » de la part de l’université.

L’UdeM allègue qu’il s’agit là de publicités mensongères. Dans une mise en demeure qu’elle a confirmé avoir fait parvenir au SCFP vendredi dernier, elle le somme de se rétracter à défaut de quoi elle lui réclamera 500 000 $.

« Cela fait suite à une campagne de publicités diffusées à répétition. Ces publicités véhiculent des mensonges, notamment quant aux gestes antisyndicaux de l’UdeM. Plusieurs informations contenues dans les publicités sont fausses. Cela porte donc atteinte à notre réputation — la raison de la mise en demeure », a expliqué la direction de l’université par courriel.

« On veut nous faire taire »

En entrevue, le président du Syndicat des employés d’entretien de l’Université de Montréal, Sylvain Chicoine, a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de se rétracter ou de changer quoi que ce soit à son message. Il estime que ces messages font partie de sa liberté d’expression.

« Pour l’instant, c’est une mise en demeure. Je pense qu’on peut qualifier ça de mise en demeure bâillon. On veut nous faire taire. Puis pour nous, il n’est pas question de se rétracter face à cette publicité-là », a lancé M. Chicoine.

Ce qu’il qualifie de « comportement antisyndical » de l’université est notamment relié à des plaintes que le syndicat a déposées pour recours à des briseurs de grève et à des suspensions de représentants syndicaux qui sont entrés dans l’établissement et ont posé des questions pour vérifier s’il y avait recours à de tels travailleurs de remplacement.

Malgré ce contexte, la direction de l’UdeM s’est dite « toujours disponible pour poursuivre les discussions en compagnie du conciliateur et des syndiqués concernés ». Le syndicat a précisé qu’une autre rencontre était prévue vendredi prochain.

Les principaux points en litige portent sur le recours à la sous-traitance et la durée du contrat de travail.