Le gouvernement Legault compense en partie une coupe imposée à cinq universités en région par la précédente administration libérale.

Le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, a annoncé mardi qu'il leur accorde 7,5 millions afin de « soutenir (leur) rôle de pôle de développement socioéconomique régional ».  Le gouvernement Couillard avait éliminé une enveloppe de 15 millions de dollars dédiée à cette fin avec l'entrée en vigueur de la nouvelle politique de financement des universités dévoilée plus tôt cette année.

Avec cette nouvelle politique, les libéraux ont augmenté les subventions totales versées aux universités de 197 millions pour cette année - une hausse d'environ 6 %. L'Université du Québec (UQ), qui regroupe dix établissements, avait salué ce réinvestissement attendu depuis longtemps.

Or, après avoir pris connaissance de tous les paramètres de cette vaste révision du financement, cinq universités en région du réseau de l'UQ ont constaté récemment la perte de cette enveloppe budgétaire liée au développement régional.

Les universités du Québec en Outaouais (UQO), à Trois-Rivières (UQTR), à Chicoutimi (UQAC), à Rimouski (UQAR) et en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) ont dénoncé publiquement cette coupe de 15 millions au cours des dernières semaines.

« On vient corriger une erreur essentiellement puisqu'il y a déjà quelques mois le précédent gouvernement réformait la formule de financement des universités en bonifiant quelques éléments, il faut le dire (car) c'est mieux que ce que c'était, mais en créant quand même quelques problèmes, notamment en coupant le financement dédié au développement » régional, a affirmé Jean-François Roberge en conférence de presse, aux côtés de sa collègue ministre déléguée au Développement économique régional, Marie-Ève Proulx.

Si la coupe n'est pas totalement compensée comme le demandaient les cinq universités concernées, c'est que le gouvernement a considéré que la moitié de l'année financière était déjà écoulée, selon les explications de M. Roberge.

« Ajouter de l'argent au milieu de l'année financière, c'est un geste exceptionnel, c'est assez rare que les gouvernements font ça [...] Ça n'a pas été facile d'aller chercher cet argent-là au milieu de l'année, donc c'est vraiment une bouffée d'air frais », a-t-il soutenu.

Le ministre n'a pas garanti que l'enveloppe de 15 millions sera rétablie l'an prochain. Il se contente de dire qu'il s'agit d'un « scénario » sur lequel il travaille. « On verra bien pour le prochain budget », a-t-il affirmé.  

Répartition de l'enveloppe de 7,5 millions:

UQAC : 2,11 millions

UQAT : 1,8 million

UQAR : 1,6 million

UQO : 1 million

UQTR : 1 million