Le premier ministre François Legault a causé la surprise dans le réseau de l'éducation en déclarant hier que les commissaires scolaires seraient remplacés par un « conseil des parents ». Or son entourage a par la suite corrigé le tir en précisant qu'il n'en était rien.

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec s'est engagée à abolir les élections scolaires et à transformer les 72 commissions scolaires en centres de services aux écoles. Mais les contours de cet engagement demeurent flous. Le milieu de l'éducation attend avec impatience des précisions de la part du ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge. En particulier sur le profil de ceux qui dirigeront les fameux centres de services.

C'est ainsi que le réseau a été surpris d'entendre les propos tenus par le premier ministre au 98,5 FM hier. « Les commissaires vont être remplacés par un conseil des parents », a déclaré François Legault. Or ce n'est pas du tout le plan d'action qui était prévu dans sa plateforme électorale.

Étonnement

« Ce n'est pas quelque chose qu'on a demandé ! Je suis hautement surprise d'apprendre ça », a lancé la présidente de la Fédération des comités de parents du Québec, Corinne Payne.

Même étonnement à la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement.

« C'est la première fois que j'entends parler de ça, un conseil de parents. »

- Lise Madore, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement

De son côté, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a également exprimé sa surprise, mais elle n'a pas voulu émettre de commentaires. Les déclarations du premier ministre sont survenues alors que la FCSQ a une première rencontre officielle avec le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, aujourd'hui. Ce dernier a décliné une demande d'entrevue.

Retour au plan

Interpellé par La Presse, l'entourage du premier ministre a finalement répondu que les commissaires ne seraient pas remplacés par un conseil des parents. Il a précisé les intentions du gouvernement qui, essentiellement, reprennent les éléments contenus dans le Plan de gouvernance scolaire présenté par la CAQ en début d'année.

« Les centres de services seront dirigés par une direction générale nommée par le ministre de l'Éducation et par un conseil d'administration », a-t-on expliqué. « Chaque conseil d'administration sera formé d'un ou plusieurs représentants des différentes catégories d'acteurs du monde scolaire et de membres de la communauté élus par cooptation. »

Les centres de services seront intégrés au ministère de l'Éducation.

Le gouvernement fait valoir que les conseils d'établissement des écoles auront plus de responsabilités. Et comme des parents siègent aux conseils d'établissement, ils « auront bien plus de pouvoirs et leur mot à dire pour le fonctionnement et les services offerts dans les écoles de leurs enfants ».

Des responsabilités semblables

Au cours des dernières semaines, Jean-François Roberge a indiqué que, malgré la transformation des commissions scolaires en centres de services, ce serait le statu quo pour bien des choses.

Ainsi, comme c'est le cas à l'heure actuelle pour les commissions scolaires, les centres de services auront la responsabilité des infrastructures, des liens d'emploi et des transports scolaires, par exemple.