En cas de victoire aux prochaines élections, le chef du Parti québécois (PQ) propose de « sacraliser » l'éducation en créant une « loi anticompression », qu'il a désignée comme une « loi bouclier ». Jean-François Lisée et la vice-cheffe Véronique Hivon ont dévoilé leurs engagements en matière d'éducation, jeudi midi, devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

Le duo péquiste a mis la table en expliquant que la formation faisait le pari de ne pas réduire ni augmenter le fardeau fiscal des Québécois. « Nous avons travaillé de manière collégiale, à deux têtes et à quatre mains, sur ce que nous vous présentons », a dit M. Lisée.

En matière d'éducation, la vice-cheffe a tenu à souligner que le rêve américain était ici, au Québec. « L'avenir n'est pas figé », a-t-elle insisté.

« Nous allons protéger, à travers une loi, les budgets des services de garde éducatifs, de l'éducation et de la protection de la jeunesse. [...] Plus jamais les jeunes ne payeront le prix des compressions. Plus jamais on ne pourra jouer à la loto avec des jeunes qui n'auront pas tiré la bonne année de naissance et qui n'auront pas droit à certains services, comme [ceux] d'un orthopédagogue. »

8 $ PAR JOUR

Jean-François Lisée a enchaîné avec une série d'annonces sur la petite enfance, en s'engageant à abolir la « taxe famille » en cas de victoire.

« Nous allons revenir à une contribution universelle [dans les CPE], la contribution de base actuelle de 8 $. Pour un 2e enfant, la contribution sera réduite à 4 $, et nous allons introduire la gratuité pour les autres enfants de la fratrie. Nous allons aussi réduire le coût pour les familles modestes et offrir la gratuité pour celles gagnant moins de 34 000 $ par année », a précisé Mme Hivon.

LA DÉCENNIE DE L'ALPHABÉTISATION

Enfin, le chef du PQ a annoncé que son gouvernement lancerait la « Décennie québécoise de l'alphabétisation » si son parti était ramené au pouvoir. Il a rappelé qu'une personne sur cinq ne sait ni lire ni écrire au Québec. Il compte s'appuyer sur « les dizaines de milliers d'enseignants et de professionnels à la retraite » pour changer les données.

« On va se fixer un objectif. Lequel ? Je ne peux pas vous le dire, mais il faut organiser une décennie de l'alphabétisation », a précisé M. Lisée.

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L'IDÉE DE LA CLÔTURE N'EST PAS UNE « GAFFE »


Interrogé par les médias au sujet de son idée de clôture pour bloquer l'accès aux demandeurs d'asile qui empruntent le chemin Roxham, le chef péquiste a assuré qu'il ne s'agissait pas d'une « gaffe ». « Ce qui me préoccupe, a-t-il répété, c'est la honte du chemin Roxham. Il y a une loi leur interdisant de traverser au poste frontalier. Mais une fois qu'on leur donnera une autre voie, il faudra faire quelque chose. Parce que dans quelques mois, ça deviendra ingérable. »