Les étudiants en enseignement demandent à Québec d'inscrire dans son budget, qui sera déposé le 27 mars, une bourse de 576 $ par semaine remise à ceux qui complètent leur stage final en milieu scolaire.

Cette somme, estime Simon Telles, président de l'Union étudiante du Québec (UEQ), serait ainsi octroyée aux 3900 stagiaires, totalisant un investissement de 20 millions de dollars annuellement, ce qui représenterait moins de 0,1 % du budget total en éducation. 

« Le gouvernement reconnaît une valeur aux stages dans le domaine privé en donnant des crédits d'impôt aux entreprises pour qu'elles puissent embaucher des stagiaires. C'est une aberration de ne pas reconnaître le travail qui est fait par nos stagiaires en enseignement simplement parce qu'ils et elles oeuvrent dans le domaine public », a dit M. Telles en point de presse mercredi à l'Assemblée nationale. 

« C'est d'autant plus inacceptable quand on sait que, dans le domaine public, c'est surtout des femmes qui sont touchées », a-t-il ajouté. 

« Les stagiaires en enseignement ont besoin d'aide », a renchéri Antoine Côté, porte-parole de la Campagne de revendications et d'actions interuniversitaires pour les étudiants d'éducation en stage (CRAIES). 

« Dans la quatrième année de stage, ils doivent prendre en charge une salle de cours complète pendant 12 semaines, parfois jusqu'à 18. Ils assument toutes les tâches d'un enseignant (...). Dans sa forme actuelle, le stage est trop exigent pour qu'un étudiant puisse à la fois bien réussir et travailler pour subvenir à ses besoins », a-t-il poursuivi. 

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire (QS), qui accompagnait les étudiants dans leur point de presse, les stagiaires en éducation vivent « littéralement de l'exploitation ». 

« C'est bien pire que du bénévolat ! [Ces étudiants] doivent payer leurs frais de scolarité, à peu près 2000 $ par session, donc ils doivent payer pour une session dans laquelle ils vont travailler sur un milieu de travail et avoir à peu près les mêmes tâches qu'un enseignant. (...) C'est un stage obligatoire de prise en charge complète non rémunéré », a-t-il martelé.

Lors de la période des questions au Salon bleu, le député de Gouin a interpellé Sébastien Proulx, le ministre de l'Éducation, qui a récemment publié un livre où il détaille sa vision pour valoriser la profession enseignante. 

« Il n'est pas question d'exploiter qui que ce soit et il faut effectivement valoriser les enseignants et les futurs enseignants. Toute la question des stages et de la formation fait partie de [cet enjeu] », a répondu le ministre, se disant « très préoccupé par cette question », mais ne disant pas si une telle mesure sera inscrite ou non dans le prochain budget.

Par le passé, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont appuyé l'idée de compenser financièrement le stage final des étudiants en enseignement.