Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a d'importants projets de réforme dans ses cartons: il a dit à La Presse vouloir entreprendre dès cette année une «révision générale» des programmes au collégial. Son ministère entend aussi revoir le financement des cégeps et des universités, miser sur l'anglais intensif en 6e année et la maternelle 4 ans en milieu défavorisé, et étendre l'utilisation des nouvelles technologies dans toutes les classes du Québec.

Révision des programmes collégiaux en vue

Yves Bolduc entend bientôt mettre sur pied des comités de travail pour recommander des changements à apporter à la formation collégiale, ce qui n'a pas été fait depuis 1993. «Les cégeps ont évolué au cours des années et c'est important de faire une révision, dit-il, mais ça ne veut pas dire que tout va changer et qu'il n'y aura plus de cours d'éducation physique et de philosophie.» La Fédération des cégeps réclame depuis plusieurs années de modifier le règlement sur le régime des études collégiales pour rendre la formation plus souple et l'adapter aux différents programmes. «Un changement au règlement permettra de mieux répondre aux besoins des étudiants et du marché du travail», explique la directrice des communications à la Fédération, Judith Laurier.

Révision du financement des cégeps et des universités

Le ministère de l'Éducation entend revoir la formule de financement des cégeps pour pallier la baisse d'effectifs en vue. D'ici 2020, les cégeps devraient perdre 20 000 élèves, surtout en région. «C'est important d'avoir des cégeps en région et on va tenir compte de la diminution de la démographie, dit le ministre Bolduc. Le financement, qui est actuellement par étudiant, met à risque certains cégeps. Il y a probablement un ajustement à faire au niveau du financement pour tenir compte du volume d'activité.» Le Ministère entend aussi revoir le financement des universités, une demande récurrente dans le milieu de l'enseignement supérieur. «Avec la révision des programmes, on va revoir l'ensemble du fonctionnement des universités, dont le financement», dit M. Bolduc.

Oui à l'anglais intensif...

Hormis quelques exceptions, le programme d'anglais intensif en 6e année sera implanté dans tout le Québec au cours des prochaines années. Il serait toutefois prématuré de commencer dès septembre, précise le ministre Bolduc. «Ce sera l'anglais intensif partout, mais on peut vivre avec certaines exceptions», dit-il, sans préciser quelles commissions scolaires pourraient être exemptées du programme. Avez-vous les enseignants nécessaires pour mettre sur pied le programme? «Oui, il va y avoir les effectifs, mais il faut le faire de façon progressive », dit M. Bolduc, précisant que le programme n'engendre pas de coûts supplémentaires.

... et à la maternelle à 4 ans

Le ministre Bolduc «croit à 100%» à l'idée d'offrir la maternelle 4 ans aux enfants dans les secteurs défavorisés. Le Ministère a demandé aux commissions scolaires d'offrir une classe de maternelle 4 ans dès septembre. Toutes le feront, sauf cinq, qui seront en mesure de le faire l'an prochain. «Il faut offrir aux enfants des secteurs défavorisés la possibilité de commencer l'école plus tôt, avec des intervenants formés. L'objectif, c'est qu'ils soient au même niveau que tout le monde lorsqu'ils vont entrer à l'école», explique Yves Bolduc. Les maternelles 4 ans ont été créées l'an dernier par le gouvernement péquiste de Pauline Marois.

Réforme de l'histoire au secondaire: pour 2015

La réforme de l'enseignement de l'histoire au secondaire proposée par le gouvernement péquiste sera mise en oeuvre en septembre 2015, soit un an plus tard que prévu. «La raison pour laquelle on ne l'a pas mise en place en septembre, c'est que ce n'était pas prêt», explique Yves Bolduc, qui a appuyé le contenu du cours. Par contre, le gouvernement Couillard a sabordé le cours d'histoire obligatoire au collégial que voulait mettre sur pied le gouvernement Marois, estimant qu'il s'agissait d'un choix idéologique.

Les nouvelles technologies pour mieux apprendre

Le ministre Yves Bolduc entend poursuivre le travail amorcé sous le gouvernement de Jean Charest en dotant d'ici quelques années chaque classe d'un tableau blanc interactif ou d'un ordinateur. Environ 50% des classes au Québec possèdent un tel dispositif à l'heure actuelle. «C'est un incontournable, toutes les classes devraient avoir ça», dit-il. Les nouvelles technologies sont des outils efficaces, selon lui, pour aider les jeunes à «apprendre à apprendre».