Après avoir proposé d'enseigner l'histoire nationale au secondaire, le gouvernement péquiste songe maintenant à ajouter un cours d'histoire obligatoire au tronc commun du cégep.

«J'ai demandé aux gens de mon ministère d'évaluer les scénarios», a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne. Il s'agirait d'un cours d'histoire nationale, avec une «analyse plus large», explique-t-il. «Le processus pour évaluer le projet sera rigoureux. On l'analyse selon certains critères académiques, on n'est pas dans la propagande. On va se donner le temps.» Le cours ne serait donc en place pour la prochaine année scolaire.

M. Duchesne a donné l'exemple des Patriotes. «On est gêné d'enseigner leur histoire actuellement, ils ont très peu d'espace. Pourtant, ils ont défendu un gouvernement responsable, qui est capable de voter son budget et ses lois. On doit l'enseigner correctement au secondaire. Et quand on arrive au cégep, on peut rappeler que ce mouvement de rébellion se déroulait au Bas-Canada et en même temps à plusieurs endroits en Europe et en Amérique latine. Et quel est le pouvoir d'un Parlement? Où est le pouvoir actuellement? À l'assemblée nationale ou dans le siège des grandes transnationales? Quand vous êtes un jeune adulte, vous pouvez entreprendre des débats comme ceux-là.»

Le ministre a aussi réagi au recul du gouvernement conservateur, qui a réduit la portée de son controversé comité parlementaire sur l'histoire canadienne. Il ne se penchera finalement pas sur l'enseignement de l'histoire dans les collèges et universités. «On ne laissera pas le gouvernement fédéral s'ingérer dans nos responsabilités», a-t-il insisté, en promettant de rester vigilant.