Des défenseurs des droits des enfants croient que donner une mauvaise image du gouvernement fédéral au plan  international mènera à une amélioration tangible des soins apportés aux enfants autochtones.

La Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières nations du Canada et l'organisation oecuménique KAIROS demandent à l'Organisation des Nations unies (ONU) de s'assurer qu'Ottawa offre les mêmes services aux enfants autochtones qu'à ceux du reste du Canada, alors qu'une évaluation de la performance du Canada en la matière doit justement avoir lieu prochainement.

Dans un rapport devant être présenté à un comité de l'ONU sur les droits des enfants, les deux groupes soutiennent que le financement gouvernemental en matière de santé, d'éducation et de protection à l'enfance est beaucoup moins élevé sur les réserves qu'ailleurs au pays.

Ainsi, ajoutent les deux groupes, les enfants ayant vu le jour sur les réserves autochtones souffrent souvent d'un manque au chapitre des nécessités de subsistance.

«Je crois que plus les Canadiens comprendront à quel point cela est inacceptable, plus le gouvernement sera sous pression», a déclaré Landon Pearson, une sénatrice libérale à la retraite, maintenant membre du conseil d'administration de la Société.

«Ces enfants reçoivent moins pour la santé, l'éducation et les services pour enfants, et ce uniquement parce qu'ils sont autochtones», a-t-elle dit. «Et cela n'est simplement pas juste. L'équité est une valeur clé des Canadiens. La situation est injuste et ces enfants veulent connaître du succès.»

Le Canada a signé, en 1991, la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant. Cette convention stipule que les pays doivent agir dans les meilleurs intérêts des enfants et les force à se soumettre à des révisions périodiques.

Le Canada doit être évalué dans le domaine des soins apportés aux enfants autochtones l'an prochain, et le gouvernement fédéral a déjà soumis un long rapport à propos de son respect du traité.

Ottawa passe cependant par-dessus les conditions terribles qui nuisent à plusieurs enfants autochtones, affirme les groupes.

Ceux-ci soutiennent que les écoles des Premières nations reçoivent entre 2000 et 3000 $ de moins par étudiant que les écoles gérées par les provinces, et que les augmentations de financement ont été plafonnées à 2 pour cent par année, bien que la population autochtone croisse rapidement.

Les groupes mettent également en lumière les écoles fermées en raison de champignons ou d'eau courante impropre à la consommation, et les réserves d'où les enfants doivent s'éloigner de la maison pour aller à l'école secondaire.

Au Manitoba, cet été, les Premières nations ont dû attendre pendant des mois pour obtenir des écoles temporaires pour leurs enfants à la suite d'inondations dans la réserve de Lake St. Martin qui ont forcé des fermetures. Mais lorsqu'une école a été récemment détruite par un incendie à Winnipeg, les élèves n'ont dû attendre que quelques jours, affirme Derek Nepinak, grand chef de l'Association des chefs manitobains.

Le rapport rappelle également plusieurs constatations du vérificateur général et des enquêtes ministérielles qui font état de logements en piètre état dans plusieurs réserves.