Une nouvelle campagne de lutte contre le décrochage scolaire et de promotion de l'apprentissage d'un métier est lancée. Elle s'adresse aux garçons et mise sur l'appât du gain.

Lancée sur la chaîne RDS, la campagne est faite de témoignages de jeunes qui ont persévéré dans leurs études et qui ont fait de belles carrières. Les capsules seront présentées du 20 décembre au 17 janvier, puis du 28 mars au 28 avril. L'ensemble de la campagne, qui trouve son prolongement dans l'internet, coûtera 400 000$.

En conférence de presse, Line Beauchamp, ministre de l'Éducation, a expliqué que l'approche se veut pragmatique et non moralisatrice. Il s'agit de dire aux jeunes gens «qu'ils ont le choix, que ce sont eux qui décident». Il s'agit de leur expliquer les conséquences qu'aura pour eux le fait de poursuivre leurs études ou de les abandonner.

Dans une vidéo, un jeune note par exemple qu'en ne finissant pas l'école secondaire, on doit travailler beaucoup plus d'heures pour obtenir un salaire décent. Normal, dit-il: sans diplôme, «tu ne vaux pas cher l'heure».

De façon encore plus concrète, il fait remarquer: «Si une fille te demande où tu t'es rendu à l'école, c'est tough de dire que t'as pas fini ton secondaire.»

Le site internet comprend aussi un «calculateur de train de vie» où l'on peut voir que, pour s'acheter un ordinateur, une voiture ou louer un appartement, il faut pas mal d'argent. Celui qui détient un diplôme d'études professionnelles ou collégiales gagne «9000$ de plus par année», est-il écrit.

L'attrait de l'argent et l'envie d'autonomie financière expliquent peut-être le fait que les garçons accèdent plus tôt au marché du travail, a dit la ministre. Il faut maintenant leur signaler que, s'ils peuvent toujours décrocher un petit boulot, ils n'auront jamais que de petits salaires en comparaison de ceux qu'ils pourraient obtenir en étudiant plus longtemps.

La ministre a aussi fait valoir que, même si le taux d'obtention du diplôme d'études secondaires avant l'âge de 20 ans a augmenté de 7% depuis 2003, il n'est pas question de «mettre des lunettes roses».

La conférence de presse s'est tenue à Montréal, à l'École des métiers de l'équipement motorisé, dont les diplômés décrochent un emploi dans 9 cas sur 10, a dit la ministre, qui a aussi souligné d'excellents taux de placement en boucherie, en soudure et en dessin industriel.

Si les garçons veulent savoir ce que cela leur rapportera financièrement d'obtenir un diplôme, les journalistes ont voulu savoir ce que donnent de telles campagnes de promotion.

À cela, la ministre a répondu que «les campagnes ne suffisent pas à elles seules à changer la donne» mais qu'elles s'ajoutent à d'autres mesures qui, ensemble, donnent des résultats.