Les Forces armées canadiennes ont complété lundi leur dernière offensive d'envergure à Kandahar, mais le commandant des militaires canadiens en Afghanistan a averti que la mission de combat ne serait pas terminée tant que le retrait sécuritaire des soldats dans les zones de conflit ne serait pas complété.

Le lieutenant-colonel Michel-Henri Saint-Louis a rappelé que d'ici le départ formel des troupes de combat du Canada, le mois prochain, les membres du 22e Régiment de Valcartier devraient continuer à patrouiller dans des zones dangereuses.

Dans les deux dernières semaines, les troupes canadiennes ont prêté assistance à l'armée nationale afghane, qui cherche à neutraliser à la source des attaques éventuelles de talibans.

L'opération a impliqué quelque 3000 combattants afghans, canadiens et américains dans la région agricole de l'ouest de Kandahar.

Selon le lieutenant-colonel Saint-Louis, qui est à la tête du premier bataillon du Royal 22e régiment, cette opération militaire était d'une grande importance pour le développement de l'armée afghane.

Il a ajouté que le type de guerre qui sévit en Afghanistan demandait qu'une attention particulière soit portée sur les petits groupes d'insurgés, capables d'attentats meurtriers.

«Les soldats retourneront sur le terrain demain matin ou demain soir pour patrouiller les villages, où la présence d'engins explosifs et les tirs d'armes légères constituent des dangers», a-t-il dit.

«Nous vivrons une étape importante quand l'unité américaine nous remplacera en juillet et que nos soldats n'auront plus à être présents dans ces villages», a-t-il ajouté.

Le lieutenant-colonel St-Louis a expliqué que, dans plusieurs cas, les pelotons devaient combattre des groupes d'insurgés de manière individuelle.

Il a également noté la place des troupes afghanes dans la dernière opération impliquant le Canada dans la région de Panjwaii.

«Les objectifs, le plan et l'exécution ont été établis et effectués par l'Armée nationale afghane», s'est-il félicité.

L'opération n'a pas fait de morts, bien que quelques soldats afghans aient été blessés dans l'accident d'un véhicule.

Quatre unités de l'infanterie américaine y ont également participé, afin de voir ce qui les attend pour la prochaine année.

Le capitaine Simon Ouellet, à la tête du peloton 13 de la compagnie Alpha, s'est dit satisfait de voir les Américains participer à l'opération.

«Leur implication marque la fin de notre mission», a-t-il dit.

Maintenant que les États-Unis prennent la relève, le capitaine de 28 ans, qui vient de la région de Québec, sent que ses troupes n'ont «pas travaillé pour rien».

«Je suis triste pour eux, toutefois. En comparant le nombre d'Américains qui prendront la relève à la quantité de soldats que nous avons ici, je me demande s'ils tiendront le coup quand les combats seront à leur plus fort», a-t-il nuancé.

Les commandants canadiens et américains ont tous deux affirmé que la région du Panjwaii était bondée de soldats, alors que les Américains se préparent à relever les Canadiens.

La fin de la mission canadienne de combat en Afghanistan est prévue pour le 1er juillet.