La conférence de presse des présidents des fédérations a été perturbée par une dizaine de membres de la CLASSE, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, qui ont sporadiquement lancé des commentaires pendant qu'ils parlaient.

Avant même que la FEUQ et la FECQ aient présenté leur contre-proposition, trois des protestataires ont déroulé une banderole sur laquelle on pouvait lire «contre-offre d'la bouette pis des miettes».

Tout au long de la conférence de presse, des protestataires ont crié le mot «étudiantes» toutes les fois qu'un des leaders prononçait le mot «étudiant». Ils sont demeurés sur place jusqu'à la fin, quittant en scandant «f... la FECQ et la FEUQ».

Deux des protestataires, qui ont affirmé être étudiants en sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal, ont raconté être venus à titre individuel pour protester contre ce qu'ils appellent le manque de démocratie de la FEUQ et de la FECQ. Ils reprochaient aux deux présidents de s'être prononcés sur l'offre gouvernementale, avant même d'avoir consulté leurs membres lors d'assemblées générales.

Le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin, a précisé que le résultat de ce vote serait connu à la fin de la semaine, dans le cas de son association, lorsque l'ensemble des associations étudiantes membres de sa fédération se seront prononcées sur l'offre. Jusqu'ici, ce sont donc des délégués qui ont rejeté l'offre gouvernementale.

La CLASSE consulte aussi ses membres cette semaine et doit présenter sa contre-proposition jeudi.

La proposition de la FECQ et de la FEUQ ne comporte guère de nouveautés, de l'aveu même de la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins. «Encore une fois, on demande au gouvernement de regarder ces offres-là, que nous avons mises maintes et maintes fois sur la table. Et malheureusement, on a trouvé un prétexte pour abolir la table de discussions, pour ne pas poursuivre ces discussions-là, parce que le gouvernement ne voulait pas discuter de droits de scolarité», a-t-elle dit.

Cette contre-proposition de la FECQ et de la FEUQ propose le gel des droits de scolarité au niveau de 2012.

Les droits de scolarité sont de 2168 $ pour l'année scolaire 2011-2012 et atteindront 3793 $ en 2016-2017, selon le budget Bachand déposé l'an dernier. La proposition gouvernementale présentée la semaine dernière, qui a publiquement été rejetée par les représentants étudiants, prévoyait cependant d'étaler la hausse sur sept ans plutôt que cinq et d'ajouter deux années d'indexation.

La contre-proposition de la FECQ et de la FEUQ inclut aussi une augmentation de seulement trois pour cent, plutôt que de 10 pour cent, des dépenses périphériques des universités, ce qui représenterait une économie de 189 millions $.

Elle prévoit aussi un moratoire de deux ans sur les plans de financement des universités.

Elle inclut aussi un moratoire de cinq ans sur la création de «campus délocalisés», ces pavillons situés loin des centres universitaires, de même que la tenue d'états généraux sur l'enseignement universitaire.

Pendant ce temps, le cégep de Sherbrooke a une fois de plus dû suspendre les cours durant toute la journée et la soirée, mardi, malgré une injonction du tribunal lui ordonnant de faciliter l'accès à l'institution. La direction en est venue à cette décision à cause de la présence de manifestants et d'une situation tendue sur le campus.

Les cours ont également été suspendus au Collège de Maisonneuve, situé dans l'est de Montréal.