Un ancien responsable du bureau de circonscription de Pauline Marois a été avisé par la commission Charbonneau qu'il pourrait faire l'objet de conclusions défavorables dans son rapport final.

L'ex-attaché politique Ernest Murray affirme que la Commission lui reproche d'avoir demandé à la firme Roche de faire une contribution de 10 000$ à la caisse du Parti québécois lors de la campagne de 2008 et d'avoir produit une liste de personnes qui pourraient servir de prête-noms à un ingénieur de la firme.

En entrevue avec La Presse, Ernest Murray a dit avoir «tourné la page» à la suite de son témoignage devant la Commission, en juin dernier. C'est pourquoi il n'utilisera pas son droit de réplique prévu en vertu des règles de procédure de la Commission. Il a même «jeté» son avis à la poubelle après l'avoir lu.

«De toute manière, ils me parlent des mêmes affaires pour lesquelles ils m'ont interrogé devant la Commission. Il n'y a rien de neuf.

«J'ai été honnête lorsque je suis passé devant la Commission, alors s'ils veulent me reprocher ça...», a-t-il candidement ajouté.

Difficultés de financement

Lors de son témoignage, Murray a déclaré qu'il avait informé Pauline Marois de ses difficultés de financement, en 2008, alors que des rumeurs d'élections circulaient au Québec. Il s'agissait du troisième scrutin en un an et demi. Après avoir fait le «tour de ses contacts», il avait eu du mal à atteindre ses objectifs de financement.

C'est alors qu'il a pris contact avec un ingénieur de Roche, dont l'identité est protégée par un interdit de publication. Surnommé le «témoin A», il a témoigné à la Commission derrière un paravent.

Murray a aussi déclaré sous serment qu'il avait informé Mme Marois de sa demande de 10 000$ à la firme Roche. «C'est sûr que je l'ai mise un peu dans le trouble, je ne peux pas dire que c'était mon meilleur coup. On veut réussir, on prend les moyens, et Mme Marois s'est réveillée avec ça dans les mains», a-t-il soutenu lors de son témoignage, soulignant que sa patronne ne l'avait pas réprimandé.

Le lendemain, Mme Marois a nié cette allégation dans un communiqué envoyé aux médias. «C'est normal qu'elle ait nié», a souligné Murray, avec le recul.

Ce dernier a aussi précisé que son préavis ne faisait pas mention de Pauline Marois.

Pauline Marois a indiqué par la voix de son assistante qu'elle ne ferait pas de commentaires.