Jacques Duchesneau a fait savoir hier qu'il n'a pas utilisé le témoignage de Martin Dumont dans son premier rapport rendu public en septembre 2011 lorsqu'il dirigeait l'Unité anticollusion. Les allégations de M. Dumont lui ont toutefois servi pour rédiger son rapport secret sur le financement des partis politiques.

De l'aide pour témoigner

M. Duchesneau a dévoilé ce rapport-surprise en juin dernier au cours de son témoignage à la commission Charbonneau. Il y avance que 70% des dépenses des partis politiques se font avec de l'argent sale. Il a affirmé qu'il s'appuyait sur 13 nouveaux témoins «déterminants». Messieurs Dumont et Duchesneau se connaissent depuis longtemps. Martin Dumont a été candidat en 1998 aux élections municipales pour le parti Nouveau Montréal, dont le chef était Jacques Duchesneau. L'année dernière, M. Dumont s'est rendu chez M. Duchesneau pour préparer son témoignage à la Commission. «[Dans la police], on aidait aussi à préparer le témoignage des délateurs. On ne s'implique pas dans le contenu des réponses. On parle de la façon de témoigner», a-t-il raconté la semaine dernière à La Presse, au moment où certains remettaient déjà en question le témoignage-choc de M. Dumont sur la corruption dans l'administration Tremblay à Montréal.

M. Duchesneau rappelle qu'il a préfacé un livre de Me Daniel Bellemare, ex-procureur en chef du Tribunal spécial pour le Liban, au sujet de l'art de témoigner en cour. Il affirme qu'avec M. Dumont, il s'en est tenu à des principes généraux, comme ceux décrits dans l'ouvrage. Il raconte qu'il a conseillé à M. Dumont de bien écouter le libellé de la question et d'y répondre le plus précisément possible.

«Il faut dire ce qu'on a fait, vu et entendu. Le reste, ce sont des ouï-dire. [...] Et je lui ai dit comme d'habitude de dire la vérité. Quand on ment, ça finit toujours par se savoir», a-t-il affirmé.

M. Duchesneau a dit préférer vouloir attendre la fin de l'interrogatoire et du contre-interrogatoire de M. Dumont avant de faire des commentaires.