Près de 2000 individus, quelque 150 organismes et les trois partis de l’opposition à Québec appuient, en ce 2 avril, l’idée d’une Journée internationale du travail invisible qui est « majoritairement porté par les femmes ».

Cette demande a été lancée par l’Association féministe d’éducation et d’action sociale (AFEAS). Lise Courteau, sa présidente, dénonce le fait que le travail invisible « déleste le gouvernement d’un fardeau économique – à travers le travail des personnes proches aidantes notamment – et permet à d’autres, souvent des hommes, d’effectuer davantage d’heures de travail salarié (notamment grâce aux soins des enfants par les mères). Il est important de valoriser les personnes qui accomplissent le travail invisible ».

Le Manifeste pour la valorisation du travail invisible a été remis par l’AFEAS à Martine Biron, ministre responsable de la Condition féminine, le 27 mars.

Ce jour-là, Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur, a annoncé que la situation budgétaire du Québec ne permettait pas, finalement, de rémunérer les stages des élèves du cégep et des étudiants de l’université, soulevant de ce fait un tollé. Un an plus tôt, les élus à l’Assemblée nationale avaient adopté une motion à l’unanimité pour la rémunération des stages, effectués en grande majorité par de jeunes femmes qui étudient en soins infirmiers, en psychoéducation et en travail social, notamment.

De façon générale, au sujet du manifeste, Méganne Perry Melançon, porte-parole du Parti québécois, a déclaré que « le travail invisible qu’effectuent les femmes de manière disproportionnée est essentiel au fonctionnement de notre société. Tous gagneraient à ce que le travail invisible reçoive une meilleure reconnaissance et que ce travail soit valorisé, c’est pourquoi la Journée du travail invisible doit officiellement être mise en œuvre ».

« Le travail invisible n’a d’immatériel que le nom, a pour sa part lancé Ruba Ghazal, responsable de la condition féminine pour Québec solidaire. Il ne tient qu’au gouvernement de réaliser sa Stratégie pour l’égalité ; ce faisant, il fera un pas important pour rendre visible et valoriser ce travail essentiel à la bonne marche du monde et réalisé majoritairement par les femmes. »

Brigitte B. Garceau, responsable de la condition féminine pour le Parti libéral du Québec, dit ajouter sa voix « à la demande de création d’une Journée nationale du travail invisible. Nous le devons aux milliers de personnes qui travaillent dans l’ombre ».