Intimidation, vandalisme, écoles bloquées : les profs en grève de Montréal ne pourront plus se tenir sur le terrain des écoles et devront s’éloigner des travailleurs de la construction qui y entrent, a tranché lundi une juge de la Cour supérieure du Québec.

C’est à la suite d’« incidents illicites » que le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a déposé une demande d’injonction, la semaine dernière. Celle-ci vise l’Alliance des professeurs de Montréal et a été accueillie en partie lundi par la juge Dominique Poulin.

On y relate notamment que des profs sont entrés dans des écoles et ont « intimidé » des ouvriers « afin de les expulser, notamment en frappant très fort dans les portes et vitrines ».

Dans un autre cas, « les grévistes se sont également approchés très près d’un ouvrier chargé d’installer des clôtures hivernales et en plus de l’intimider par leur proximité physique. Ils ont joué de la crécelle et de la flûte très près de ses oreilles », lit-on dans la décision de la Cour supérieure.

Des travailleurs ont été photographiés et les plaques d’immatriculations des véhicules d’un entrepreneur en construction ont été retirées « en riposte à sa présence sur les lieux ».

Des dommages ont aussi été causés aux écoles, notamment en raison de colle adhésive apposée sur affiches qui laisse des « marques ».

En conséquence, la juge ordonne aux enseignants « de cesser immédiatement et de s’abstenir de toute forme de piquetage sur les terrains » des écoles appartenant au CSSDM, mais aussi de cesser « d’apostropher », « photographier ou filmer », et d’« incommoder volontairement » les travailleurs de la construction.

Dans une déclaration écrite, la présidente de l’Alliance des professeurs de Montréal, Catherine Beauvais-St-Pierre, juge que le CSSDM « a choisi de mettre des bâtons dans les roues de ses employés, plutôt que de les supporter dans leurs revendications pour de meilleures conditions d’enseignement ».

Ce syndicat est membre de la Fédération autonome de l’enseignement. Il regroupe plus de 9500 personnes et est en grève générale illimitée depuis le 23 novembre.