La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a supprimé mardi un tweet dans lequel elle invitait la population à présenter une demande de permis d’arme via sa nouvelle application mobile, alors même que le Québec se souvient de la tuerie à l’École Polytechnique.

« Si vous présentez une demande de permis d’armes à feu pour la première fois, essayez la nouvelle application en ligne », affirmait le corps policier fédéral, en accompagnant sa publication d’un lien vers son site web et d’une photo d’une femme souriante, pouce en l’air, devant son ordinateur.

Presque immédiatement, la publication avait suscité son lot d’indignations. « Quelle que soit votre opinion sur nos lois sur les armes à feu, j’espère que nous pourrons convenir que l’anniversaire de [la tuerie de Polytechnique] n’est pas le bon jour pour que la GRC tweete cela », a notamment illustré un internaute, suivi par plusieurs autres.

Moins d’une heure plus tard, un peu avant 13 h, la GRC a finalement supprimé le tweet en question, sans toutefois offrir d’explications à ses abonnés. Des internautes ont toutefois offert le « bénéfice du doute » à la Gendarmerie royale, en soutenant que la publication avait peut-être été planifiée d’avance.

Par courriel, la caporale et porte-parole de la GRC, Kim Chamberland, a affirmé que son organisation « reconnaît le mauvais choix du moment pour publier notre message de ce matin ». « Nous l’avons retiré et nous nous en excusons », soutient-elle.

Rappelons que cérémonies de commémoration ont lieu dans la plupart des grandes villes du Canada, ce mardi, en mémoire de la tuerie de Polytechnique, le 6 décembre 1989.

Un homme armé avait fait irruption ce jour-là dans les locaux de l’école et assassiné 14 femmes et a blessé 13 personnes. Cet attentat antiféministe a ébranlé le pays tout entier. Ce mardi, les drapeaux devant le pavillon principal de Polytechnique Montréal sont d’ailleurs mis en berne, de l’aube au crépuscule.

Comme chaque année, à 17 h 10, l’heure où les premiers coups de feu ont été tirés il y a 33 ans, 14 faisceaux illumineront le ciel au-dessus du Mont-Royal. Les faisceaux seront allumés un à la fois, à quelques secondes d’intervalle, à l’appel du nom des 14 victimes.

« Il y a 33 ans, 14 jeunes femmes ont été brutalement tuées et 13 autres blessés à l’École Polytechnique, juste parce qu’elles étaient des femmes. Nommez-les. Ne les oubliez pas », avait tweeté un peu plus tôt mardi le ministère fédéral de la Sécurité publique.

Avec La Presse Canadienne