De passage à Montréal, le chef héréditaire Na’moks de la Nation wet’suwet’en réclame le respect des droits de son peuple sur son territoire, dans le nord de la Colombie-Britannique, à travers lequel passe le gazoduc de Coastal GasLink en construction.

« La Couronne et les promoteurs de l’industrie doivent respecter, reconnaître et accommoder les droits et les titres des Wet’suwet’en sur l’ensemble des 22 000 km⁠2 de notre territoire », peut-on lire dans une présentation du chef Na’moks.

« Les élus et l’industrie ne nous montrent pas ça » à l’heure actuelle, a-t-il dénoncé lors d’une conférence de presse avec Amnistie internationale à la Maison du développement durable samedi.

Il a également dénoncé les raids que la GRC a menés dans les trois dernières années contre les opposants à la construction du gazoduc, se soldant par des dizaines d’arrestations.

Amnistie internationale a une fois de plus demandé la suspension des travaux et le retrait des forces policières du territoire, faisant écho aux inquiétudes répétées du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations unies (CEDR).

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

« La Couronne et les promoteurs de l’industrie doivent respecter, reconnaître et accommoder les droits et les titres des Wet’suwet’en sur l’ensemble des 22 000 km⁠2 de notre territoire », peut-on lire dans une présentation du chef Na’moks.

L’organisation de défense des droits de la personne a également réitéré ses demandes aux grandes banques canadiennes de cesser de financer le projet, de même que l’industrie des énergies fossiles.

Revendications

Cinq grandes banques canadiennes, soit la RBC, la BMO, la TD, la CIBC et la Scotia, financent le gazoduc de Coastal GasLink d’après le rapport Banking on Climate Chaos 2022, produit par une coalition d’organisations écologistes.

Questionné sur les gestes de militants contre le gazoduc qui auraient mis le feu à deux véhicules au domicile d’un dirigeant de la RBC plus tôt cette semaine, le chef Na’moks a condamné l’usage de la violence. « Ce qu’on nous fait est terrible, mais il ne faut pas s’abaisser à ce niveau », a-t-il martelé.

Dans une lettre datée du 29 avril dernier, le CERD demande une fois de plus au Canada de suspendre la construction du gazoduc de Coastal GasLink jusqu’à l’obtention du consentement des Wet’suwet’en. Le comité de l’ONU exige aussi une enquête sur les méthodes de la GRC, notamment sur l’usage excessif de la force.

Le gazoduc a été au centre de nombreuses manifestations, alors que Coastal GasLink a obtenu une injonction contre les blocages et que les chefs héréditaires wet’suwet’en ont fait parvenir à l’entreprise un avis d’expulsion de leur territoire.

En février 2020, des membres des Premières Nations et des sympathisants dans tout le pays avaient bloqué des chemins de fer et des autoroutes en solidarité avec les chefs héréditaires.

La construction du gazoduc de 670 kilomètres a commencé en 2019 et devrait être achevée l’année prochaine.