La journaliste Michèle Ouimet, qui a travaillé 29 ans à La Presse avant de signer sa dernière chronique en 2018, a été récompensée par le prix Couronnement de carrière de la Fondation pour le journalisme canadien.

« C’est un grand prix, souligne Michel Cormier, président du jury, en entrevue avec La Presse. On reconnaît l’ensemble de la carrière d’une personne. » La récompense décernée à Michèle Ouimet est attribuée à un journaliste qui a fait une différence dans la pratique du métier et qui a vraiment marqué son époque, explique l’ex-directeur de l’information de Radio-Canada. « C’est une grande journaliste terrain qui a toujours eu à cœur les gens qui n’ont pas de voix », dit-il.

Chez Michèle Ouimet, ce désir de lever le voile sur les injustices s’est manifesté tant lors de reportages réalisés au Québec que dans ceux faits à l’étranger, fait remarquer M. Cormier. La journaliste a notamment couvert le génocide au Rwanda, la guerre civile en Syrie, le régime des talibans en Afghanistan, mais aussi la pauvreté dans le quartier montréalais Centre-Sud. Aborder tous les sujets avec la même intégrité est « vraiment la base la plus élémentaire, mais aussi la plus importante du journalisme », estime-t-il.

L’importance du travail de Michèle Ouimet se mesure aussi par l’influence qu’elle a eue auprès des jeunes, a affirmé François Cardinal, vice-président Information et éditeur adjoint de La Presse, dans un communiqué. « Elle est la journaliste la plus souvent citée comme modèle par les étudiants, a-t-il illustré. Donc, en plus d’être une inspiration pour tous ses collègues, elle aura donné envie, par sa fougue et son courage, à une foule de journalistes en herbe de se lancer dans ce métier passionnant qu’elle a pratiqué avec un rare dévouement. »

Un travail reconnu

« Ce n’est pas peu dire [que Mme Ouimet a eu] ce courage d’aller dans les lieux les plus difficiles et de faire ce genre de journalisme, qui a été couronné tout au long de sa carrière avec de nombreux prix », soutient Michel Cormier. Michèle Ouimet a notamment reçu le prix Judith-Jasmin pour sa carrière et le prix Michener, en plus d’être admise à l’Ordre national du Québec en 2020.

En remportant le prix Couronnement de carrière, Michèle Ouimet rejoint les illustres lauréats des dernières années. Parmi ceux-ci, on compte notamment le journaliste et chroniqueur judiciaire Michel Auger, ayant travaillé de nombreuses années au Journal de Montréal, ainsi que Bernard Derome, anciennement à la barre du Téléjournal de Radio-Canada. « Elle est en bonne compagnie », plaisante Michel Cormier.

En plus de ses 29 années à La Presse, Michèle Ouimet a fait paraître en 2019 le livre Partir pour raconter, un récit sur sa carrière de reporter internationale. Elle a aussi écrit des livres de fiction intitulés L’homme aux chats (2021), La promesse (2014) et L’heure mauve (2017).

Michèle Ouimet sera honorée le 7 juin prochain, lors de la cérémonie de remise de prix de la Fondation pour le journalisme canadien, au Musée des beaux-arts de l’Ontario.