(Toronto) L’ancien maire de Toronto Mel Lastman est décédé.

Il avait 88 ans. Maire controversé, il avait une réputation de gaffeur.

Mel Lastman avait convoqué l’armée pendant une tempête de neige, supplié les Spice Girls de rester ensemble et a même menacé de tuer un journaliste.

Mais rien de tout cela – ni ses remarques indécentes, sa liaison illicite avec une femme qui prétendait que ses deux fils d’une quarantaine d’années étaient ses enfants illégitimes – ne semblait diminuer la popularité de Mel Lastman.

Le premier ministre Doug Ford a confirmé sa mort dans un message sur Twitter samedi soir.

Il a décrit Mel Lastman comme « un vrai leader et un bâtisseur pour Toronto. »

Mel Lastman a été maire de North York pendant 25 ans avant la fusion des banlieues de Toronto.

Il est ensuite devenu le premier maire de la fusion de Toronto – un rôle qu’il a occupé pendant six ans, de 1997 à 2003.

En 2001, alors que les yeux du monde étaient sur la candidature de Toronto pour accueillir les Jeux olympiques de 2008, Mel Lastman a déclaré à un journal qu’il appréhendait un voyage diplomatique au Kenya en raison de sa peur des serpents.

« Qu’est-ce que j’aurais envie d’aller faire dans un endroit comme Mombasa ? » avait-il dit. « Je me vois juste dans un chaudron d’eau bouillante avec tous ces indigènes dansant autour de moi. »

La réputation de Mel Lastman a franchi les frontières en 2003, lorsque Toronto était aux prises avec une épidémie mortelle de SRAS. L’industrie touristique de la ville a subi un coup dur lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis les gens en garde.

Au plus fort de la crise, les apparitions publiques de Mel Lastman en ont surpris plusieurs. En entrevue sur les ondes de CNN, il ignorait le nombre de personnes dans la ville qui étaient en quarantaine ou présentaient des symptômes du SRAS.

Et lorsque la discussion s’est tournée vers l’OMS, Mel Lastman a semblé ne rien savoir de l’agence internationale de santé.

« Ils ne savent pas de quoi ils parlent. Je ne sais pas qui est ce groupe. Je n’ai jamais entendu parler d’eux auparavant. Je ne les avais jamais vus auparavant », avait-il déclaré.

« À qui ont-ils parlé ? Ils ne sont jamais allés à Toronto. Ils sont situés quelque part à Genève. »

Au cours d’une série de tempêtes de neige en janvier 1999, Mel Lastman – craignant que l’équipement de déneigement de sa ville soit inadéquat – avait convoqué les Forces canadiennes pour aider Toronto à faire face à plus de 100 centimètres de neige.

Aucun problème majeur n’avait pourtant nécessité l’envoi de 400 soldats.

Des véhicules tout-terrain blindés avaient été utilisés pour transporter des réserves de sang vers les hôpitaux et ouvrir la voie aux véhicules d’urgence.

En juin 1998, Mel Lastman faisait à nouveau la une des journaux. Alarmé par la perspective d’une rupture au sein des Spice Girls, il avait écrit une lettre à Ginger Spice, alias Geri Halliwell, l’exhortant à régler son différend avec le reste du groupe pop.

« S’il vous plaît, surmontez vos différences et faites votre apparition à Toronto avec le reste des membres du groupe », avait écrit Mel Lastman sur du papier à en-tête personnel avec un dessin du maire aux cheveux bouclés dansant et chantant.

Mel Lastman a eu des débuts modestes dans la classe ouvrière avant de devenir le maire millionnaire flamboyant de Toronto.

Il a grandi dans la pauvreté, avant d’emprunter 2000 $ pour ouvrir un magasin d’électroménagers qu’il a finalement transformé en géant du meuble.

La chaîne de magasins de meuble « Bad Boy » compte sept succursales en Ontario.