(Cité du Vatican) Le pape François se rendra au Canada, à une date non déterminée, à l’invitation de l’épiscopat canadien éclaboussé par le scandale des autochtones ayant subi des abus dans des pensionnats de ce pays, a annoncé mercredi le Vatican.

« La conférence épiscopale du Canada a invité le Saint Père François à effectuer une visite apostolique au Canada, également dans le contexte du processus pastoral en cours depuis un bon moment, de réconciliation avec les peuples indigènes », indique un bref communiqué du Vatican.

Le pape François « a manifesté sa disponibilité à se rendre dans le pays à une date qui sera fixée ultérieurement », conclut le communiqué.

Il y a un mois, l’Église catholique du Canada a présenté des excuses officielles aux peuples autochtones après la découverte ces derniers mois de plus d’un millier de tombes près d’anciens pensionnats, mais des militants dans ce pays attendent toujours du pape François un mea culpa considéré comme crucial pour le processus de réconciliation.

Au total, plus d’un millier de tombes anonymes près d’anciens pensionnats catholiques pour autochtones ont été retrouvées cet été, remettant en lumière une page sombre de l’histoire canadienne et la politique d’assimilation forcée des Premières Nations.

Les excuses du souverain pontife « n’ont que trop tardé », a estimé mercredi auprès de l’AFP la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), RoseAnne Archibald, qui se dit prête à accueiller le pape François lors de sa visite au Canada.

« L’Église catholique doit être tenue responsable et reconnaître son rôle dans la mise en place et la gestion de ces institutions d’assimilation et de génocide », a-t-elle ajouté.

Elle demande à l’Église des actions réparatrices, par exemple la restitution des propriétés foncières du diocèse et l’investissement dans des programmes de soutien pour les peuples autochtones.

Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans 139 pensionnats semblables à travers le pays, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.

Nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels, et plus de 4000 y ont trouvé la mort, selon une commission d’enquête qui avait conclu à un véritable « génocide culturel ».