Une arche de ballons, un stand à hot-dogs et des popsicles pour les enfants, le tout au rythme de Be Happy et autres sonorités estivales. Ce qui avait tout l’air d’un barbecue festif était plutôt le moyen de pression choisi par les professionnels de l’hôtellerie à la CSN pour manifester leur appui à l’accélération des négociations collectives, échue depuis juin 2020.

« Oui, c’est un évènement festif. On a invité nos familles, nos amis. Mais il faut que les employeurs comprennent que ça ne restera pas festif longtemps. Un moment donné, on accentuera nos moyens de pression et ça risque de faire un peu plus mal », a tranché Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN.

Près d’une centaine de membres de 26 hôtels à travers la province se sont rassemblés, samedi après-midi, devant l’hôtel DoubleTree by Hilton à Montréal. Les syndicats, qui ont décidé de négocier de façon coordonnée, déplorent la lenteur des négociations, le manque de communication des employeurs, les accusant même de « sabrer les conditions de travail ».

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

« Oui, c’est un évènement festif. On a invité nos familles, nos amis. Mais il faut que les employeurs comprennent que ça ne restera pas festif longtemps », a tranché Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN.

Ce qui nous surprend, c’est que les employeurs s’arrachent le personnel dans le milieu de la restauration et de l’hôtellerie. La pandémie n’a fait qu’exacerber une pénurie de main-d’œuvre qui existait déjà. Alors on comprend mal pourquoi, alors que tous les employeurs à travers la province font des pieds et des mains pour attirer la main-d’œuvre, ce qu’ils ont trouvé comme meilleure idée, c’est de s’attaquer au cœur de nos conventions collectives.

Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN

Les syndicats se sont entendus sur quatre demandes prioritaires. La première consiste à prolonger les liens d’emploi, mis en péril par la pandémie. « On a beaucoup d’employés avec 30, 35 ans d’ancienneté qui ont été mis à pied en mars 2020 et qui risquent de tout perdre si on ne signe pas la convention », témoigne Alexandre Boily, cuisiner depuis cinq ans à l’hôtel DoubleTree by Hilton et délégué syndical de la cuisine. La dernière convention collective protégeait les liens d’emploi jusqu’à 24 mois.

Les syndicats réclament également des augmentations salariales de 2,1 à 4 %, ainsi qu’un renouvellement de la prochaine convention collective dans quatre ans, afin qu’ils puissent négocier de façon coordonnée. Finalement, ils demandent une amélioration des clauses d’assurances collectives.

« On ne demande pas des affaires extravagantes », plaide Claude Harrison, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’hôtel Méridien de Montréal. Il affirme que son syndicat avait déjà revu ses demandes, début pandémie, afin de s’ajuster à l’employeur. « On a fait notre devoir. Il faut que chacun fasse son bout de chemin. On ne veut pas signer une convention à perte. Ce n’est pas parce qu’il y a une pandémie qu’on va baisser nos conditions de travail », conclut M. Harrison.