Un total de 3500 places en garderie non subventionnées seront converties en places subventionnées, a annoncé vendredi le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, qui souhaite permettre à un plus grand nombre de familles d’avoir accès à de telles places.

M. Lacombe a précisé que le lancement de l’appel de projets pour convertir les places se déroulera en deux phases : la première en 2020-2021, la deuxième en 2021-2022.

« Plusieurs familles du Québec sont présentement à la recherche d’une place subventionnée pour leur enfant, particulièrement dans des territoires où le taux de défavorisation est le plus élevé », a déclaré le ministre par communiqué.

Seules les garderies non subventionnées ayant un permis depuis plus de cinq ans seront admissibles à l’appel de projets ciblé.

Les places converties seront offertes en priorité dans les territoires où l’offre de places subventionnées est plus faible que la moyenne québécoise, soit sous un taux de 76 %.

La première phase visera à convertir 1750 places dans des territoires situés dans la région de la Capitale-Nationale, à Montréal, en Outaouais, à Laval et en Montérégie.

La deuxième phase, qui sera lancée en 2021, visera à convertir 1750 autres places dans les mêmes régions, mais aussi dans celle de Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides.

Le doigt sur le « bobo »

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a rapidement réagi à l’annonce en déclarant que le ministre de la Famille met le doigt sur le « bobo », sans toutefois prendre les moyens de faire ce qu’il y a de mieux pour les familles et les travailleuses.

Selon la FSSS, la solution est de miser sur le réseau des services de garde éducatifs à l’enfance et sur l’amélioration des conditions des travailleuses.

Le syndicat aurait préféré que le ministre Lacombe convertisse les places du privé non subventionné vers des centres de la petite enfance (CPE) plutôt que d’opter pour du privé subventionné, un souhait que partage la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ).

Pour la FIPEQ, le modèle de garderie commerciale doit être aboli.

« Une garderie privée, qu’elle soit subventionnée ou non, reste une garderie privée où les profits vont dans les poches des actionnaires plutôt que d’être réinvestis. En ce sens, le modèle des CPE, qui fait la fierté des Québécoises et des Québécois et qui a été cité comme modèle lors du discours du Trône au fédéral, aurait dû être privilégié pour ce projet de conversion », a déclaré la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, par communiqué.

Selon ce syndicat, l’annonce reste par ailleurs muette sur ce qu’il considère comme le plus important problème des services éducatifs à l’enfance : la pénurie de main-d’oeuvre.