L'anxiété demeure grande au sein des diasporas haïtienne et zimbabwéenne même si le gouvernement fédéral a restauré, plus tôt ce mois-ci, un moratoire sur le renvoi de quelque 3500 sans-papiers appartenant à ces deux communautés culturelles.

Des citoyens et des élus soucieux du sort de ces Antillais et de ces Africains d'origine ont donc décidé de se réunir à proximité du bureau montréalais du premier ministre Justin Trudeau, dimanche après-midi, pour exprimer leur solidarité à leur endroit.

Ce rassemblement aux flambeaux a été organisé par le Comité d'action des personnes sans statut (CAPSS).

Son porte-parole, Serge Bouchereau, a résumé l'objectif principal de l'initiative en disant que c'est une façon d'interpeller le gouvernement canadien afin de l'inciter à adopter « une mesure globale, collective et inclusive pour permettre à ces sans-papiers d'obtenir leur résidence permanente ».

M. Bouchereau a poursuivi en mentionnant que si le fédéral se pliait à cette demande, il mettrait un terme à « sa politique des deux poids, deux mesures ».

Il a ensuite expliqué qu'il faisait ainsi allusion aux égards accordés aux réfugiés syriens.

« Le gouvernement déploie le tapis rouge pour les accueillir et il investit de l'argent. D'un autre côté, il y a des gens qui sont ici depuis trois, cinq, dix ans, qui travaillent, qui ont des enfants nés ici et il les oublie », a-t-il déploré.

Du même souffle, Serge Bouchereau a cru bon de préciser que les sans-papiers haïtiens et zimbabwéens « ne sont pas opposés à l'arrivée des migrants syriens ».

Par contre, selon lui, « ils se sentent frustrés » voire abandonnés par Ottawa lorsqu'ils voient le traitement réservé à ces nouveaux venus.