Une mosquée de Terrebonne a dû cesser ses activités, hier, à la suite d'une mise en demeure de la Ville, qui accuse les responsables d'avoir fourni « une déclaration mensongère » lors de l'émission d'un permis d'occupation. Les responsables du local à confession musulmane ont déjà trouvé un autre endroit pour déménager leur lieu spirituel.

Le litige remonte à avril 2011. Dans le certificat d'autorisation pour l'ouverture du centre, il est inscrit que l'endroit servira de lieu « de recherche et de développement ». La Ville de Terrebonne croit que l'Association Estime Rive-Nord, à l'origine de la demande, a caché ses réelles intentions.« Ils n'ont jamais mentionné que c'était un lieu de culte lors de leur demande. C'est un zonage pour un parc industriel, ce n'est pas un zonage pour avoir un lieu de culte », affirme Joël Goulet, porte-parole de la Ville.

«De bonne foi »

Karim Sibous, responsable de l'Association Estime Rive-Nord, réfute ces allégations. Il affirme avoir été clair « depuis le début » avec la municipalité quant à la nature des activités tenues à l'intérieur des murs. Estime Rive-Nord vise le développement des personnes à travers des activités spirituelles. « On a toujours été de bonne foi avec la Ville », dit Karim Sibous en entrevue à La Presse.

Selon lui, le local utilisé par son organisation n'était pas une « vraie » mosquée, mais plutôt un lieu spirituel. Par exemple, le centre n'avait pas d'imam et prodiguait des cours d'anglais et d'arabe. « On n'a aucun contrôle sur la nomenclature de la Ville », dit le responsable.

Terrebonne avait envoyé un premier avis de non-conformité en octobre 2012, dans lequel elle mentionnait « qu'une erreur s'était produite lors de l'émission du certificat d'usage ». Elle donnait alors 90 jours au groupe pour quitter les lieux. L'association a souhaité se conformer aux règles, ce qui a été refusé par la Ville.

L'association musulmane a finalement été mise en demeure et avait jusqu'à 16 h hier pour quitter le local. « Nous sommes très déçus, mais nous faisons confiance à notre municipalité. Nous espérons que chacun travaille de bonne foi maintenant », indique Karim Sibous. Il dit avoir trouvé un nouveau local « sur une plus grande rue » où déménager le lieu spirituel. Il entend faire une demande de certificat « très prochainement » à la Ville et espère être réglementaire.

Terrebonne promet d'examiner la demande. « C'est à eux de s'adresser à la Ville s'ils veulent ouvrir un nouveau lieu de culte. Ça nous fera plaisir de la regarder », a renchéri Joël Goulet, porte-parole à la Ville de Terrebonne. Il ajoute ne pas avoir de problème avec l'idée d'avoir un lieu de culte musulman ou une mosquée à Terrebonne, « pourvu qu'ils respectent les règles ».