L'adjudant Patrice Vincent, tué la semaine dernière à Saint-Jean-sur-Richelieu après avoir été heurté par une voiture conduite par un homme connu pour ses tendances djihadistes, était quelqu'un qui pouvait facilement attirer l'attention, a rappelé l'un de ses collègues.

Les funérailles de l'adjudant, mort le 20 octobre à l'âge de 53 ans, auront lieu samedi matin à Longueuil.

«Il aidait toujours les autres, et lorsqu'il entrait dans une pièce, on le sentait clairement», a mentionné l'un de ses collègues, le sergent Marc Adolphe, en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Il avait une énergie très positive, une voix très portante; il souriait constamment, il était toujours content. C'est cela dont je me souviens le plus. J'entrais dans le bureau pour travailler avec lui, et c'était toujours un plaisir. C'était un homme qui pouvait se concentrer, mais qui était quand même jovial. Il arrivait très tôt le matin, repartait à la fin de la journée... il voulait être sûr que toutes ses tâches étaient complétées.»

«Il est devenu expert en informatique en très peu de temps. C'est un gars qui comprenait très rapidement les systèmes, alors c'était très facile travailler avec lui», a ajouté le sergent Adolphe.

Selon les autorités, Martin Couture-Rouleau, le conducteur du véhicule qui a heurté Patrice Vincent et l'un de ses collègues dans un stationnement de Saint-Jean-sur-Richelieu, a agi de façon délibérée. La police l'a finalement abattu après une poursuite en voiture.

Deux jours plus tard, le caporal Nathan Cirillo a été tué par balle alors qu'il montait la garde au Monument national de guerre à Ottawa. Son assaillant, Michael Zehaf Bibeau, est ensuite entré au parlement où il a encore ouvert le feu, avant d'être abattu par le sergent d'armes Kevin Vickers.

M. Vincent faisait partie du personnel de soutien de l'armée lorsqu'il a été tué.

Le sergent Adolphe dit l'avoir connu au cours des dernières années, alors qu'ils travaillaient ensemble au département d'informatique du 438e escadron tactique d'hélicoptères de Saint-Hubert. «Il aimait ce qu'il faisait, et cela permettait de faciliter tout le reste. Il injectait du plaisir dans notre travail», se souvient-il.

«J'ai appris son décès à la maison», a poursuivi le sergent Adolphe. «J'étais sous le choc, et ça m'a causé beaucoup de douleur. Bien évidemment, j'ai pensé à sa famille. C'était quelque chose de gros à accepter. J'ai toujours de la peine... Il me manque énormément.»

Patrice Vincent a rejoint l'armée en 1986 comme ingénieur de combat. Après avoir complété sa formation, il a plus tard été assigné à la base de Valcartier, près de Québec.

En 1990, il a été affecté à plusieurs bases à travers le pays en tant que pompier militaire. Il a aussi parcouru le monde à bord de divers navires de guerre.

Plusieurs jours après sa mort, sa famille a publié une déclaration demandant de pouvoir faire son deuil en privé.