Les mêmes habiletés technologiques qui avaient fait de Ian Davidson un atout pour la police de Montréal se sont retournées contre elle lorsque l'ex-policier a transformé sa maison lavalloise en véritable complexe ultrasécurisé, a appris La Presse.

Selon nos sources, la police était sur la piste de Davidson depuis longtemps cet automne lorsque l'avocat du mafioso Tony Mucci l'a avisée que quelqu'un cherchait à vendre la liste des informateurs.

Mais leur défi était d'attraper la proie. Ian Davidson agissait avec la plus grande prudence en toute matière.

Il avait truffé sa maison de caméras de surveillance et de systèmes de sécurité sophistiqués reliés à son ordinateur personnel.

Comme une bête traquée, il surveillait aussi bien l'intérieur que l'extérieur de la maison.

«Un vrai paranoïaque, et un crack d'informatique en plus», résume une source policière.

Ian Davidon savait aussi qu'il devait faire attention à ce qu'il disait au téléphone, au cas où quelqu'un aurait été à l'écoute.

Pour couronner le tout, les données qu'il conservait dans son ordinateur étaient cryptées à un point tel que les experts n'avaient pas encore réussi à en percer les secrets au moment où ces lignes ont été écrites.

Par ailleurs, comme si l'enquête n'était pas déjà assez ardue, un autre détail complique présentement la tâche du SPVM: des membres de la direction soupçonnent que de sourdes luttes de pouvoir ont cours au sein de l'organisation et que certains enquêteurs ou officiers ont profité de l'affaire Davidson pour faire circuler des informations confidentielles, peut-être même erronées, dans le seul but de nuire à leurs adversaires politiques à l'interne.

Le climat de travail et l'esprit de coopération en auraient été affectés dans certaines unités.