Hier après-midi à l'aéroport Montréal-Trudeau, des préposés distribuaient des explications à des voyageurs impatients pendant que d'autres malheureux se regardaient pousser les ongles dans la longue file d'attente d'Air Canada.

Tous ses vols vers l'Europe ont été annulés. Parmi ceux qui ont écopé, Sébastien Ifrah, Parisien de 29 ans coincé à Montréal. Il lui restait encore huit heures à attendre avant de savoir s'il trouverait une place dans le vol spécial d'Air France Montréal-Toulouse (les aéroports du sud de la France étaient ouverts hier). «Sinon, on va devoir dormir à l'aéroport en attendant. On ne peut plus se payer l'hôtel, on n'est pas des Rockefeller!»

 

Vendredi dernier, il devait prendre un vol New York-Paris, avec correspondance à Montréal. «À New York, on nous a dit que le vol à Paris était annulé. Seulement pour se rendre à Montréal, il fallait fournir une adresse où on logerait. Alors on a vite trouvé un hôtel miteux. Mais on n'a plus d'argent pour le payer, nos cartes sont pleines en cette fin de vacances.»

Ses problèmes ne font que commencer. «Même si on trouve une place dans le vol, la galère continuera. Il y a une grève des trains en France, et il n'y a apparemment plus de voitures de locations disponibles. Je dois recommencer à travailler mercredi, je suis vraiment dans le trouble.»

Émilie Wavelet loge quant à elle depuis deux jours dans un hôtel à côté de l'aéroport. Chaque jour, elle prend la navette pour s'y rendre. Elle détenait une carte d'embarquement pour partir hier soir à 22h45 pour Toulouse. «Heureusement que ma soeur m'aide à m'occuper de ma fille de 2 ans, a-t-elle avoué, souriante malgré tout. Ça me coûte 200$ par jour, et pour avoir une place dans le vol, on m'a demandé de signer une décharge. Je m'engage à ne pas demander de remboursement pour les hôtels ici et le transport entre Toulouse et Paris. Mais bon, un problème à la fois.»