Les syndicats du secteur hôtelier ont prévenu, jeudi, qu'ils sont prêts à aller en grève afin d'obtenir un règlement «rapide et satisfaisant» de leurs conventions collectives.

C'est ce qu'a affirmé le président de la Fédération du commerce de la CSN, Jean Lortie, lors d'un point de presse organisé à Montréal devant l'hôtel Reine-Elizabeth.

Les directions des 41 syndicats CSN de l'industrie se sont réunies mercredi, en Estrie, pour en arriver à un cadre stratégique global.

Elles ont convenu unanimement de demander à leurs 5500 membres le mandat d'exercer l'équivalent de 72 heures de grève, en continu ou par blocs, et ce, au moment jugé pertinent.

Ainsi, la CSN n'annoncera pas à l'avance les mouvements de débrayage.

Les syndicats CSN se sont dits très déçus du peu de progrès des négociations. Ils soutiennent que les hôteliers ne prennent pas au sérieux leur volonté d'une conclusion rapide et satisfaisante.

Des assemblées générales étaient organisées à compter de jeudi. Les membres des syndicats du Reine-Elizabeth (1052 chambres) et du Regency Hyatt (605 chambres) se sont ainsi prononcés, par scrutin secret, en faveur de la création d'une banque d'un minimum de 72 heures de grève. Ces deux établissements pourraient donc, en théorie, être touchés par la grève dès vendredi.

Les assemblées générales de tous les autres hôtels qui ont le droit de grève suivront dans les prochains jours. Le mouvement de grève pourrait donc s'amplifier rapidement si les négociations ne débloquent pas.

Divers moyens de pression sont déjà en cours depuis plusieurs semaines dans les hôtels du Québec. M. Lortie estime que la grève peut encore être évitée dans l'industrie. Il a indiqué par voie de communiqué que «la balle est définitivement dans le camp des hôteliers».

La haute saison est bénéfique pour les revendications syndicales puisque les différents moyens de pression ont un impact plus que considérable dans ce secteur économique.

En 2005, une grève de 24 heures avait eu lieu, le vendredi 8 juillet, et avait été annoncée avec deux semaines de préavis. Ce débrayage avait affecté 18 des 22 hôtels dont le personnel était affilié à la CSN, ce qui représentait plus de 6000 chambres dans le centre-ville de Montréal et de Laval.