Au cours des 10 dernières années, 263 personnes ont commis un homicide familial au Québec. La majorité de ces crimes ont été des meurtres entre conjoints. Mais parfois, des parents ou des enfants ont assassiné leurs proches. À la demande du gouvernement, un groupe de chercheurs québécois a analysé les homicides familiaux survenant sur le territoire. Leur conclusion : la violence familiale est souvent liée aux troubles mentaux.

Conjoints, parents, enfants... Les responsables de crimes familiaux ont plusieurs visages au Québec. Mais comme le révèle une nouvelle étude, les troubles mentaux sont souvent liés à ces meurtres.

Avec une équipe de chercheurs, la psychologue Suzanne Léveillé a analysé tous les homicides familiaux à être survenus sur le territoire du Québec au cours des 10 dernières années.

De 1997 à 2007, 33 enfants d'âge adulte ont décidé de mettre fin aux jours d'un de leurs parents. Plus de 90% de ces crimes, nommés parricides, ont été commis par des hommes. Quatorze de ces meurtriers ont finalement été reconnus non criminellement responsables, car leur trouble mental était trop important. Et huit autres hommes ont été reconnus coupables, mais diagnostiqués avec un trouble mental dans l'année suivant leur délit.

Durant la même période, 68 fillicides ont été commis. Il s'agit du meurtre d'un enfant par l'un de ses parents. Quarante de ces meurtriers étaient des hommes.

Seulement quatre de ces criminels ont été reconnus non criminellement responsables en raison de troubles mentaux. Et trois ont reçu un diagnostic de trouble mental après coup.

Seuls les homicides conjugaux sont moins liés aux troubles mentaux. Au cours des 10 dernières années, 156 meurtres entre conjoints ont eu lieu. Les trois quarts de ces crimes ont été commis par des hommes (139) dont seulement six souffraient de troubles mentaux.

Puisque les troubles mentaux sont souvent liés aux crimes familiaux, le groupe de Mme Léveillée recommande que les familles vivant avec un membre atteint d'un tel trouble soient mieux informées. Les liens entre les familles et les intervenants en santé mentale devraient également être plus serrés. Les intervenants en santé mentale devraient effectuer plus souvent des visites à domicile.

Le groupe de chercheurs estime également qu'un comité de travail sur les liens entre la santé mentale et la violence devrait être mis sur pied.

Le rapport a été déposé hier soir au ministère de la Santé et des services sociaux et devrait être commenté aujourd'hui.

Meurtres familiaux en chiffres

> Homicides familiaux commis de 1997 à 2007: 263

> 33 parricides (30 hommes, 3 femmes)

> 68 fillicides (40 hommes, 28 femmes)

> 11 familicides (10 hommes, une femme)

> 156 homicides conjugaux (139 hommes, 17 femmes)