Les employés des sept boutiques de Bell Canada, dont la fermeture a été annoncée mercredi soir, ont accusé hier le géant des télécommunications d'avoir agi par «antisyndicalisme sauvage».

L'entreprise affirme pour sa part que les boutiques n'étaient pas assez rentables.

Une quarantaine de travailleurs, surtout des préposés à la vente, ont appris mercredi à 18h leur licenciement immédiat. Cinq boutiques de Bell ont été fermées au Québec (trois à Montréal, une à Québec et une à Granby) et deux à Ottawa.

Selon la FTQ, ces licenciements s'expliquent par la volonté de Bell Canada d'empêcher une vague de syndicalisation. «Les dirigeants de Bell ne voulaient pas de syndicats dans leurs boutiques», a dit Michel Ouimet, vice-président du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ).

M. Ouimet a indiqué que sur les cinq boutiques fermées au Québec, deux étaient en voie de syndicalisation, tandis que celle de l'avenue du Mont-Royal, à Montréal, venait de recevoir son accréditation.

Il a souligné que Bell Canada s'était opposée à la requête en accréditation syndicale déposée par les employés de la boutique de l'avenue du Mont-Royal auprès de la Commission des relations du travail.

«Ces boutiques ont été fermées pour des raisons commerciales», a justifié Jacques Bouchard, porte-parole de Bell Canada. Il a expliqué que «des indices ont permis de voir que les critères de rentabilité n'étaient pas atteints». M. Bouchard a refusé de chiffrer le retard des boutiques sur leurs objectifs de vente.

«Comment peuvent-ils juger notre rentabilité alors que cela ne fait que six mois que nous avons déménagé de l'avenue Papineau à l'avenue du Mont-Royal, l'une des plus fréquentée au Canada?» a demandé Louis Serafino, licencié après plus de cinq ans chez le fleuron canadien des télécommunications.

M. Bouchard a déclaré que l'entreprise aurait «peut-être des possibilités» de reclassement. Il a ajouté que depuis le début de l'année 2007, 77 magasins ont ouvert au Canada, tandis que 13 ont fermé (les sept de mercredi inclus).

M. Ouimet, de la FTQ, a dit espérer que cette attitude antisyndicale ne constitue pas «la tendance» adoptée par les nouveaux dirigeants de la société, arrivés en poste il y a une semaine.