(Lac-Mégantic) Deux parcs nationaux, quelques-uns des plus grands lacs de la rive sud du Saint-Laurent, les deux seules ZEC de l’Estrie et les plus hauts sommets du Québec méridional. La partie orientale des Cantons-de-l’Est constitue aussi la première Réserve internationale de ciel étoilé au monde. Bref, elle a de quoi faire des jaloux. C’est en suivant la route des Sommets que l’on a découvert une région qui mérite pourtant beaucoup plus d’attention.

Mise en place en 2008 entre Saint-Adrien et La Patrie, la route des Sommets (RDS) s’est bonifiée depuis et parcourt aujourd’hui 193 km avec ses itinéraires alternatifs, ce qui permet de relier 15 sommets, du mont Ham au massif du mont Mégantic en passant par le mont Bélanger et le mont Gosford, plus haute montagne du sud du Québec avec ses 1193 m. L’idée de départ était de parcourir le magnifique tracé simplement pour le plaisir des yeux, mais on s’est rapidement aperçu qu’il faudrait bien revenir en prenant davantage de temps pour découvrir les nombreux attraits croisés sur notre chemin.

Le road trip en automobile était à la base du projet en 2008. On s’adresse donc ici à une clientèle de 50 à 65 ans, souvent en décapotable, en quête de tronçons routiers qui offrent de beaux paysages. On a aussi bien sûr pensé aux motocyclistes, très friands de ce genre de randonnées.

Jean-François Ruel, agent de développement touristique de la Société de développement économique du Granit

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Scène typique de la région, sur la route 161 non loin de Stratford, tout près du parc national de Frontenac

Il s’agit aussi d’une belle façon de mettre en valeur la Réserve internationale de ciel étoilé, mise en place sur toute la région du Granit : « Notre devise est Plus près des étoiles, la réserve est donc l’assise de la route des Sommets, a-t-il affirmé. Partout, on peut y observer les étoiles. »

Plein air et van life

On a toutefois rapidement constaté que la RDS pouvait attirer autrement qu’en promettant un beau « tour de machine ».

« On s’est rendu compte qu’il y a une clientèle d’amateurs de plein air de 25 à 65 ans qui veulent collectionner les sommets, a indiqué Jean-François Ruel. Ce sont aussi des gens qui reviennent parce que lorsque tu es dans la région de Montréal et que tu as fait le tour des Montérégiennes, tu as le goût de découvrir de nouvelles montagnes. »

L’agent de développement touristique a donc vu des amateurs de plein air parcourir la route des Sommets pendant plusieurs jours, voire deux semaines. « Si tu veux gravir quatre ou cinq sommets, tu pars pour quelques jours, c’est certain, nous a-t-il indiqué. C'est notamment le cas des adeptes de van life, c’est très populaire. L’objectif est toujours de prolonger les séjours, c’est pourquoi on veut développer des partenariats avec nos membres hébergeurs ainsi que les nombreux lieux gourmands de la région. »

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Mise en place en 2008 entre Saint-Adrien et La Patrie, la route des Sommets s’est bonifiée depuis et parcourt aujourd’hui 193 km avec ses itinéraires alternatifs.

D’ailleurs, le site web de la route des Sommets a été complètement remis à jour cette année, on y propose notamment différents circuits thématiques qui mettent en valeur les produits du terroir, les restos et l’hébergement. « La région de Mégantic est une véritable réserve de développement, conclut M. Ruel. À l’ouest de Sherbrooke, c’est très développé, mais ici, à l’est, il y a vraiment encore énormément de potentiel. »

Consultez le site de la route des Sommets

Les vedettes de la route des Sommets

Mont Ham

  • Vue aérienne du mont Ham à partir de la route 257 juste au nord de Weedon

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    Vue aérienne du mont Ham à partir de la route 257 juste au nord de Weedon

  • La route 257 qui mène au mont Ham est en gravier.

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    La route 257 qui mène au mont Ham est en gravier.

  • Scène typique de la région sur la route 257 entre le mont Ham et Weedon

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    Scène typique de la région sur la route 257 entre le mont Ham et Weedon

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La route des Sommets commence au même endroit que la route 257, au cœur du coquet village de Saint-Adrien. Elle s’engage en forêt sur un chemin de gravier – on promet de l’asphalter d’ici quelques années, selon Jean-François Ruel, de la Société de développement économique du Granit. Ça nous amène au premier sommet, celui du mont Ham : « Le parc régional a profité d’importants investissements au cours des dernières années, indique l’agent de développement touristique. Il accueille près de 60 000 visiteurs par année, il est déjà très populaire. » D’ailleurs, vaut mieux réserver d’avance, notamment pour séjourner dans son superbe camping au sommet.

Mont Bélanger

PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, LA PRESSE

Il faut rouler une quinzaine de kilomètres sur des chemins de gravier après le village de Saint-Robert-Bellarmin pour profiter de la magnifique vue sur le mont Bélanger à partir du lac Émilie. Le coup d’œil à lui seul vaut le détour, mais il faut savoir que les sentiers sont fermés dès la mi-septembre parce qu’ils sont situés en territoire de chasse.

Les occasions de s’arrêter avant d’arriver au mont Bélanger sont nombreuses – le parc national de Frontenac mérite à lui seul une visite de quelques jours, et on peut aussi prévoir un saut à la Maison du Granit, perchée au sommet du Morne de Saint-Sébastien. Mais emprunter le parcours alternatif qui nous amène jusqu’au bout de l’Estrie vaut le coup. « Le mont Bélanger, c’est sauvage, tu es à l’autre bout du monde, affirme Jean-François Ruel. Par beau temps, en haut de la plateforme au sommet, on peut même voir le mont Katahdin, plus haut sommet du Maine. » Le mont Bélanger et sa forêt d’épinettes blanches vieilles de 200 ans peuvent être découverts à partir d’un réseau de sentiers de près de 20 km.

Lac-Mégantic

  • Le parc des Vétérans et le centre-ville de Lac-Mégantic sont décorés de pas moins de 48 sculptures, réalisées à l’occasion de trois symposiums tenus ici en 2014 et 2015. Elles sont l’œuvre de sculpteurs professionnels réunis autour du thème Le Marcheur des étoiles, en référence à la Réserve internationale de ciel étoilé, mais aussi pour rappeler la première présence autochtone dans la région, il y a 12 000 ans.

    PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, LA PRESSE

    Le parc des Vétérans et le centre-ville de Lac-Mégantic sont décorés de pas moins de 48 sculptures, réalisées à l’occasion de trois symposiums tenus ici en 2014 et 2015. Elles sont l’œuvre de sculpteurs professionnels réunis autour du thème Le Marcheur des étoiles, en référence à la Réserve internationale de ciel étoilé, mais aussi pour rappeler la première présence autochtone dans la région, il y a 12 000 ans.

  • Un panneau explicatif aménagé au parc des Vétérans permet de voir à quel point le paysage urbain du centre-ville de Lac-Mégantic a été bouleversé par l’incendie du 6 juillet 2013.

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    Un panneau explicatif aménagé au parc des Vétérans permet de voir à quel point le paysage urbain du centre-ville de Lac-Mégantic a été bouleversé par l’incendie du 6 juillet 2013.

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En quittant Saint-Robert-Bellarmin vers le sud-est, on arrive au cœur de la région du Granit. Un arrêt à Lac-Mégantic s’impose, simplement pour voir comment la ville s’est relevée du tragique incendie qui l’a pour toujours marquée, le 6 juillet 2013. La gare patrimoniale retrace notamment l’histoire ferroviaire de la ville, autour de laquelle on peut observer un paysage urbain qui se renouvelle petit à petit, notamment autour de la jolie rue Papineau, toute nouvelle et dynamique artère commerciale. À l’opposé, il faut se rendre au parc des Vétérans, qui borde le majestueux lac qui donne son nom à la ville, sans manquer le parc J.-Émile-Cloutier, d’où part Le Marcheur des étoiles, circuit historique et culturel en baladodiffusion.

Mont Gosford

  • Le mont Gosford est accessible à partir du rang Tout-de-Joie, à Saint-Augustin-de-Woburn. Le secteur est boisé, mais il est possible d’y trouver de jolis points de vue du plus haut sommet du sud du Québec.

    PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, LA PRESSE

    Le mont Gosford est accessible à partir du rang Tout-de-Joie, à Saint-Augustin-de-Woburn. Le secteur est boisé, mais il est possible d’y trouver de jolis points de vue du plus haut sommet du sud du Québec.

  • Les montagnes frontalières, plus hauts sommets du sud du Québec, apparaissent au-delà du lac Mégantic, à Piopolis.

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    Les montagnes frontalières, plus hauts sommets du sud du Québec, apparaissent au-delà du lac Mégantic, à Piopolis.

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Avec tout près de 1200 m d’altitude, le mont Gosford est le roi des montagnes frontalières, portion québécoise des imposantes montagnes Blanches du New Hampshire. « Les vrais amateurs de plein air veulent gravir ce que les Américains appellent les 4000 footers, explique Jean-François Ruel. À 3914 pi, le mont Gosford est la seule montagne dans le sud du Québec à presque faire partie de ce groupe-là. Pour les amateurs, il faut que tu fasses un crochet là-dessus. » Les sentiers de la Forêt habitée du mont Gosford parcourent plus de 40 km, différents trajets permettent d’accéder au sommet de la montagne, sur lequel se trouve une tour d’observation d’où l’on peut profiter d’une vue exceptionnelle sur 360 degrés.

Mont Mégantic

PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, LA PRESSE

Le mont Mégantic, plus haut sommet des collines Montérégiennes, se dresse derrière le village de La Patrie, à l’une des extrémités de la route des Sommets.

Plus haut sommet des Montérégiennes à 1110 m d’altitude, le mont Mégantic se passe de présentation. Unique montagne de la route des Sommets accessible en voiture avec le sommet voisin du mont Saint-Joseph, il accueille le célèbre observatoire astronomique qui a justement mené à la création de la Réserve internationale de ciel étoilé. C’est aussi le site du parc national du Mont-Mégantic, qui comprend en fait l’essentiel du massif surplombant la route 212 et le village de La Patrie, à l’extrémité de la route des Sommets. Pour voir les sommets du parc sous un différent angle, on peut aussi choisir de passer par Val-Racine à partir de Piopolis. À tenter la prochaine fois !