Malaysia Airlines a dévié au-dessus de la Syrie un de ses vols pour éviter l'espace aérien ukrainien après l'écrasement d'un de ses appareils, a confirmé la compagnie aérienne, qui souligne que cette route était en accord avec les règlementations internationales.

Le vol MH4, allant de Londres à Kuala Lumpur, a suivi un trajet approuvé par l'Organisation de l'aviation civile internationale (ICAO), a indiqué la compagnie nationale dans un communiqué publié lundi soir.

«L'espace aérien syrien n'était pas soumis à des restrictions. Tout au long du trajet, le MH004 était dans un espace aérien approuvé par l'ICAO», a-t-elle ajouté.

Depuis l'écrasement du Boeing de Malaysia Airlines (vol MH17) jeudi dans l'Est de l'Ukraine, abattu très probablement par un missile, des dizaines de compagnies ont modifié leurs plans de vol pour éviter cette région proche de la frontière russe, en proie au conflit entre séparatistes prorusses et forces loyalistes.

L'Airbus A380 qui assure la liaison Londres-Kuala Lumpur (vol au nom de code MH4) a survolé dimanche la Syrie, pays ravagé par la guerre civile sur le terrain et dans les airs, avait révélé lundi Flightradar24, site internet de consultation en temps réel du trafic aérien dans le monde.

«À notre connaissance, le MH4 est le seul vol transcontinental à avoir survolé la Syrie», écrivait-il écrit sur son compte Twitter.

Flightradar24 note que le MH4 de lundi est en revanche passé à l'est de l'espace aérien syrien, lui préférant l'espace aérien turc.

La décision de Malaysia Airlines a suscité la stupéfaction et l'incrédulité sur les réseaux sociaux. «Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec ces gars? Les Malaisiens volent maintenant au-dessus de la Syrie», écrit un internaute sur son compte Twitter. «Vous voulez perdre un autre avion?», s'interroge un autre.

Le MH17 de Malaysia Airlines assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur. Il transportait jeudi 298 personnes, dont 193 Néerlandais. L'appareil s'est écrasé, abattu très probablement par un missile sol-air, tiré selon les États-Unis depuis la zone sous contrôle des rebelles prorusses.

C'est le deuxième avion de ligne perdu par Malaysia Airlines en quatre mois, après la disparition du MH370 qui reliait Kuala Lumpur à Pékin. Aucun débris n'a été retrouvé, mais les experts estiment que l'appareil s'est abîmé dans le sud de l'océan Indien.

La compagnie aérienne publique et le gouvernement malaisien avaient défendu la décision de maintenir les vols au-dessus de l'Ukraine, y compris après l'aggravation de la crise, rappelant que plusieurs grandes compagnies aériennes faisaient de même et que l'ICAO estimait la route sûre.

Plusieurs compagnies avaient cependant modifié leur trajet depuis des semaines, pour contourner les cieux ukrainiens.

Outre la Syrie et l'Ukraine, les conflits dans d'autres pays, par exemple l'Afghanistan, rendent difficile de suivre des routes aériennes exemptes de survol de pays en guerre, alors que le trafic aérien est déjà très dense.