Entre un rôle au théâtre et un tournage télé ou cinéma, Yves Desgagnés, Sophie Faucher, Patrick Hivon et Josée Lavigueur prennent souvent du temps pour se retrouver en forêt, sur leurs skis. De la Gaspésie au Saguenay en passant par les Cantons-de-l'Est et Charlevoix, ils nous font découvrir leurs endroits préférés pour la glisse.

Yves Desgagnés

Classique ou pas de patin?

Mon style est des plus classique, comme Shakespeare.

Votre endroit favori?

Deux endroits me viennent en tête. D'abord, le Sentier des caps de Charlevoix parce que les paysages sont extraordinaires. À un certain moment, on arrive à flanc de montagne et on découvre le fleuve. C'est tout simplement magnifique. Puis, mon secret bien gardé, c'est aux Éboulements. À un demi-kilomètre, derrière l'église, il y a une très jolie piste de ski entretenue par des bénévoles. Elle fait 16 km à l'aller, 16 km au retour. Il y a plusieurs petits refuges où l'on peut se réchauffer. On ajoute une buche au poêle à bois et on se sert un café ou un chocolat chaud. Dans cette forêt, les pins sont gigantesques. On se croirait dans les Rocheuses canadiennes. Ça ne coûte rien, mais il y a une petite boîte à l'entrée du sentier où l'on verse une contribution.

À quelle fréquence?

C'est difficile à dire à cause de mon horaire, mais le plus longtemps possible, du début à la fin de l'hiver. En fait, je suis un amoureux de l'hiver. Aussitôt qu'il commence à faire froid, ça me donne de l'énergie. J'ai déjà pris un forfait dans le Sud et au bout de deux jours, j'ai demandé à mon agent de voyages de me faire revenir à Montréal.

Une routine en particulier?

Même si je ne suis pas fatigué, j'adore m'arrêter dans les refuges. J'arrête, j'enlève mes skis et j'entre. J'aime l'odeur du bois dans ces petits chalets. En plus, aux Éboulements, il y a des bénévoles qui laissent du café, du chocolat chaud et des paquets de biscuits.

Seul ou accompagné?

Je préfère pratiquer le ski de fond seul parce que j'adopte mon propre rythme. Si, tout à coup, j'ai envie d'accélérer, je n'ai pas besoin d'attendre une autre personne. Je trouve que le ski de fond, c'est complètement zen. On a l'impression de faire du bien à notre corps et à notre esprit. C'est un moment de méditation hors du commun. Cela dit, j'aime bien la compagnie des gens. Parfois, j'en fais avec des amis, et c'est agréable. Mais il faut les choisir, il faut savoir avec qui on part en ski de fond!

Pourquoi aimez-vous ce sport?

Le ski de fond nous permet de découvrir des paysages incroyables. On se promène à notre rythme, ce qu'on ne fait pas en ski alpin car on est tributaire de l'inclinaison de la pente.

D'autres endroits que l'on devrait découvrir?

J'ai fréquenté le mont Orford pendant 20 ans. Les sentiers débutent au centre de services Les Cerisiers qui se trouve un peu au nord de la station de ski alpin.

Sentier des caps de Charlevoix: www.sentierdescaps.com

Club de ski de fond des Éboulements: https://www.facebook.com/skidefondeboulements/

Josée Lavigueur

Classique ou pas de patin?

Classique. Je dois préciser que je ne suis pas une athlète de ski de fond. Je ne fais pas de performance. Je pratique le ski de fond de manière assez « touriste », mais d'un bon pas.

Votre endroit favori?

Si je n'ai pas beaucoup de temps, je reste dans mon patelin et je me rends au parc national du Mont-Orford, un lieu formidable. Mais le plus bel endroit que j'ai visité au Québec, c'est le parc national des Monts-Valin. Je n'ai pas de mots, tellement c'est magnifique. On a l'impression d'être sur une autre planète, tellement il y a de la neige. Ce que j'aime particulièrement de cet endroit, à part les sentiers spectaculaires, c'est qu'on peut passer une nuit en refuge.

À quelle fréquence?

Je manque de temps pour pratiquer le ski de fond aussi souvent que je le voudrais. J'aimerais bien en faire chaque semaine, mais ça n'arrive pas. Pour être honnête, je dirais une fois aux trois semaines. Et quand j'en fais, je pars pour un bon trois heures, au moins. Si j'y vais moins longtemps, on dirait que je n'ai pas le temps de l'apprécier.

Une routine en particulier?

Je ne passe pas des heures au fartage. Je passe plus de temps à préparer mon lunch et mon sac à dos. J'apporte toujours des légumes, de l'humus et une gâterie comme des canneberges enrobées de chocolat. Comme je suis frileuse, je prévois tout ce qu'il me faut. Si on s'arrête, il ne faut pas que j'aie froid. Tout est calculé.

Seule ou accompagnée?

Ça arrive que j'en fasse seule, mais j'aime mieux être accompagnée. J'aime bien partager ces beaux moments avec quelqu'un. Donc, souvent, j'y vais avec mon mari et quelques fois, avec mes grands enfants.

Pourquoi aimez-vous ce sport?

Le ski de fond est un entraînement très complet. Ça doit faire partie des meilleures manières de s'entraîner. Quand je fais du ski, ce n'est pas juste une manière de brûler des calories et de faire un temps. C'est bien plus agréable que ça. C'est une sortie familiale souvent accompagnée d'un beau pique-nique. C'est une activité extraordinaire.

Parc national des Monts-Valin: http://www.sepaq.com/pq/mva/

Parc national du Mont-Orford: http://www.sepaq.com/pq/mor/

Photo fournie par Josée Lavigueur

Josée Lavigueur a eu un coup de coeur pour les pistes de ski de fond au parc national des Monts-Valin.

Patrick Hivon

Classique ou pas de patin?

J'adore le classique pour aller dans le bois quand ce n'est pas damé. Mais depuis trois ans, je fais le pentathlon des neiges à Québec et pour obtenir une bonne performance, il faut le faire en pas de patin. Jusqu'à cette année, j'utilisais mes télémarks, mais je viens tout juste de m'acheter un équipement de skate.

Votre endroit favori?

Étant donné que j'habite la Rive-Sud, je skie souvent sur le golf à Saint-Lambert ou au parc national du Mont-Saint-Bruno. Comme nos hivers n'ont pas été très beaux dernièrement, je vais aussi à Saint-Adolphe-d'Howard. Je prends un sentier derrière la maison d'amis et ça me mène aux sentiers de ski de fond de Morin-Heights (parc du Corridor aérobique).

À quelle fréquence?

L'hiver, mon horaire de travail est un peu moins chargé. J'ai donc la chance de skier deux fois par semaine, toujours en semaine. Chaque fois, j'en fais pendant une heure ou une heure et demie. Avant l'arrivée de mes enfants, j'en faisais pendant quatre heures chaque fois!

Une routine en particulier?

J'adore le ski de fond pour me retrouver en forêt. Mais une fois que je suis sur mes skis, j'ai de la difficulté à y aller doucement. Je ne fais pas dans la demi-mesure. Quand je suis brûlé, je peux devenir contemplatif. Mais je dois me brûler avant!

Seul ou accompagné?

Il y a une seule personne avec qui j'ai réussi à m'entraîner. Il s'appelle Paul Langlois. On a fait la Traversée de la Gaspésie ensemble et on avait exactement le même rythme. On a refait deux fois la traversée ensemble et c'est avec lui que je me suis entraîné pour le marathon de ski de fond canadien jusqu'à ce que je me blesse. Sinon, la plupart du temps, j'y vais seul.

Pourquoi aimez-vous ce sport?

C'est doux pour les articulations, ça travaille le haut et le bas du corps, ce n'est pas dur et ça se pratique en forêt. Le ski de fond, je trouve que c'est un sport noble.

D'autres endroits à découvrir?

Le centre de ski de fond de Labelle pour son site montagneux, la Gaspésie parce que c'est grandiose et le parc régional de Val-David - Val-Morin parce que c'est écoeurant.

Parc national du Mont-Saint-Bruno: http://www.sepaq.com/pq/msb/

Parc du Corridor aérobique: http://corridoraerobique.ca/

Centre de ski de fond de Labelle: http://www.skidefondlabelle.org/

Parc régional de Val-David - Val-Morin: http://www.parcregional.com/

Photo fournie par Patrick Hivon

Patrick Hivon skie souvent tout près de chez lui, sur le golf de Saint-Lambert.

Sophie Faucher

Classique ou pas de patin?

Classique. J'ai gagné mes skis de fond à l'émission Bla bla bla qu'animait Danielle Ouimet (1993-2000). Ça commence à dater. Je vais avoir l'air d'un dinosaure!

Votre endroit favori?

La Gaspésie, plus précisément Val-d'Espoir pendant la Grande traversée. C'est un long et beau plat avec quelques petites pentes. L'hiver, c'est magnifique.

À quelle fréquence?

Environ quatre fois par hiver.

Une routine en particulier?

Je fais la Traversée de la Gaspésie depuis 2009, mais je me suis spécialisée en raquette. La seule partie que je fais en ski de fond, c'est le tronçon qui débute à Val-d'Espoir et qui se termine à Gaspé. Et je le fais lentement!

Une année, j'étais avec mon amie Geneviève Bélisle à Val-d'Espoir pour une randonnée de 12 km. On a tellement ri. On n'arrêtait pas de se dire que les gens derrière nous étaient aimables. On s'arrêtait souvent pour prendre des photos, pour boire une gorgée d'eau jusqu'à ce qu'on réalise que les gens aimables qui nous suivaient, c'étaient les fermeurs de piste. On était de vraies touristes. À l'église de Val-d'Espoir, les fermières du village nous attendaient avec un goûter, mais on avait tellement pris notre temps qu'il ne restait plus rien quand on est arrivées. On a ri, on a tellement ri. Ça reste un mes plus beaux souvenirs de ski de fond.

Seule ou accompagnée?

Dans le lièvre et la tortue, je suis la tortue. Je vais me rendre jusqu'au bout, mais je vais y aller à mon rythme. Je suis ravie d'être accompagnée, mais c'est rare que mon accompagnateur ou mon accompagnatrice garde le même rythme que moi.

Pourquoi aimez-vous ce sport?

Je trouve que l'hiver, c'est une saison longue. La Traversée de la Gaspésie, qui a lieu en février, m'aide à passer au travers. Je suis dehors pendant une semaine, et le simple fait de jouer dans la neige, ça me donne un regain d'énergie. Ça me donne l'élan de passer à travers l'hiver sans râler. Aussi, quand je vais sur le mont Royal, ça me prend chaque fois un coup de pied dans le derrière. Mais quand je prends le temps de le faire, je reviens en me disant: «Pourquoi est-ce que je ne fais pas ça plus souvent». Le ski de fond, c'est quelque chose qui nettoie la tête.

D'autres endroits à découvrir?

À Montréal, il y a une piste de ski de fond extraordinaire au sommet du mont Royal. Sinon, le parc du Corridor aérobique. 

Traversée de la Gaspésie: http://tdlg.qc.ca/

Parc du Mont-Royel: http://ville.montreal.qc.ca/portal/page ?_pageid=7377,94521748 & _dad=portal & _schema=PORTAL

Photo Nathalie Mongeau, Traversée de la Gaspésie

Sophie Faucher est suivie de son amie Geneviève Bélisle lors de la Traversée de la Gaspésie. Toutes les deux aiment le ski de fond, mais elles sont particulièrement lentes sur les pistes!