Il est facile de gagner Harlem en métro ou en bus du centre de Manhattan. Une fois sur place, laissez-vous guider par vos envies pour découvrir le quartier. Ou suivez le guide...

La lutte pour les droits civiques

Le souvenir de la lutte pour les droits civiques plane un peu partout dans Harlem, grâce notamment à une foule de murales réalisées par des organisations communautaires qui invitent les citoyens à une prise de conscience, en réaction à la brutalité policière.

Le soul food

Le restaurant Sylvia's (boulevard Malcolm X) est une institution de Harlem, réputée pour son chicken & waffles et ses autres classiques du Sud, comme le peach cobbler. Arrivé au début des années 2010, le très contemporain Red Rooster revisite quant à lui cette cuisine avec créativité. DJ inspirés, carte de cocktails vitaminée, clientèle allumée et plats délicieux... Tout est réuni pour une soirée mémorable dans Harlem. Le midi, le menu du diner Harlem Shake est une option intéressante.

Ornithologie murale

La société Audubon (qui a ses quartiers généraux dans le quartier Hamilton Heights) a récemment réalisé une série de 40 murales dans Harlem, représentant des oiseaux menacés d'extinction. Un circuit éducatif et photographique que l'on peut suivre en consultant le site de l'organisme.

Les pierres angulaires

Ouvert en 1935, le YMCA de Harlem (180, 135e Rue Ouest) est un lieu important de l'histoire du quartier. Il fut une époque où les hôtels new-yorkais refusaient le gîte aux Noirs, et des personnalités comme Jackie Robinson, Sidney Poitier et Denzel Washington y ont trouvé refuge. Juste en face (à l'angle de la 7e et de la 135e), le fameux Smalls Paradise, club de jazz des années 20 réputé pour ses serveuses en patins à roulettes et ses soirées de danse qui se poursuivaient jusqu'à midi, est devenu... un marchand de crêpes.

Prendre un verre

Avec son cabaret jazz au sous-sol et son café d'inspiration africaine au premier - et dont la diversité du menu est à l'image de celle du quartier -, le Silvana est une option intéressante pour écouter du jazz dans une ambiance relax. À deux pas, il y a aussi la Harlem Tavern, vaste beer garden où l'on peut entendre du jazz, de la soul et du R&B live.

Se loger

Pour ce reportage, nous avons logé au Harlem Flophouse. Propriété de René Calvo, qui a fait l'acquisition de cette spacieuse maison victorienne en 2000, cet hôtel rend hommage à la culture jazz avec sa déco évocatrice de la Harlem Renaissance. Le terme flophouse fait référence à la migration massive des Noirs du Sud qui, après la guerre de Sécession, ont trouvé refuge dans des hôtels peu chers qui accueillaient musiciens, artistes, danseurs, poètes, auteurs...

Photo tirée de Flickr

Le YMCA de Harlem a ouvert ses portesen 1935.

Se documenter

Pour prendre le pouls de la culture contemporaine de Harlem, une visite au Studio Museum, qui expose le travail d'artistes locaux, s'impose. En rénovation jusqu'à l'hiver prochain, le Schomburg Center for Research in Black Culture est aussi une porte d'entrée sur la culture afro-américaine. Fondé en 1997, le National Jazz Museum s'est pour sa part donné la vocation de sauvegarder la culture de Harlem, le berceau du jazz. Avec des programmes éducatifs dans le quartier, des centaines d'heures d'enregistrements datant de 1935 à 1940, des échantillons d'artistes variés, allant de Michael Jackson à Kendrick Lamar, un espace de spectacle et une foule d'artefacts (dont un piano ayant appartenu à Duke Ellington, des anciennes cartes du quartier...), c'est une visite incontournable pour les mélomanes.

Se promener

Pour faire une pause de la cohue urbaine, une promenade sur le campus de l'Université Columbia est une sympathique incursion dans le monde de l'élite intellectuelle new-yorkaise. On peut aussi s'évader tout à l'ouest, et emprunter le sentier qui longe la rivière Hudson.

PHOTO SYLVIE ST-JACQUES, COLLABORATION SPÉCIALE LA PRESSE

Le National Jazz Museum de Harlem.