Les jet-setters de l'Amérique du Sud visitent depuis longtemps Punta del Este, station balnéaire dotée d'hôtels boutiques et bars branchés. Mais voilà que les gens chic du reste de la planète s'y intéressent aussi.

On l'a surnommée la Saint-Tropez de l'Amérique. Fréquentée par les riches et célèbres, Punta del Este représente aussi, pour les Uruguayens, le point de rencontre de l'Atlantique et du Rio de la Plata. D'un côté les eaux fougueuses prisées des surfers, de l'autre les eaux tranquilles où les familles fortunées se rassemblent avec leur marmaille. Une ancre installée sur la jetée et bien identifiée vient d'ailleurs officialiser plus concrètement ce partage des eaux. Et partout, des plages magnifiques, des yachts en abondance et du beau monde. On y trouve aussi la plus courue des attractions locales, cette main géante s'extirpant du sable et tout simplement baptisée La mano ou Los dedos (les doigts), qui représente pour les uns l'émergence de l'homme et pour les autres un noyé qui aurait fait fi des dangers de l'océan.

C'est pour la première conférence internationale de sculpture en plein air en 1981 que l'artiste chilien Mario Irrarazabal réalisa cette oeuvre copiée ici et là un peu partout dans le monde et qui fait maintenant la joie des touristes qui y prennent des photos, l'escaladent, s'y assoient ou s'y embrassent. Les plus curieux ou les plus envieux iront ensuite se rincer l'oeil en faisant le tour des plus beaux quartiers aux villas somptueuses.

La route

Mais qui a dit que l'attrait du voyage était moins dans sa destination que dans le trajet lui-même? À un peu plus de 100 km de Montevideo, Punta del Este a le mérite de nous attirer sur un chemin tout plein de découvertes. Tout d'abord, Piriapolis. Piriapolis, c'est Punta del Este version un peu décadente. Fondé en 1893 par Francisco Piria pour devenir le lieu de villégiature des Argentins fortunés, Piriapolis fait figure de la soeur aînée dont les charmes, inexorablement altérés par le temps, seraient maintenant éclipsés par sa cadette. Mais il suffit de jeter un coup d'oeil sur le colossal hôtel Argentino pour avoir une idée du luxe qu'il devait représenter à la Belle Époque. Sur une des collines bordant la ville, les abords de la minuscule chapelle de Saint-Antoine, très fréquentée (on y entre seulement à trois ou quatre à la fois), offrent une vue époustouflante sur la station balnéaire.

Dans les environs immédiats de Punta del Este, dans l'ancien village de pêcheurs de La Barra, le pont ondulé conçu par l'architecte Leonel Viera, plus proche des montagnes russes que d'un pont traditionnel, donnera des sensations fortes à tous ceux qui le traverseront en auto. Les enfants en redemanderont...

Toujours dans la grande agglomération autour de la station balnéaire, la maison-sculpture du peintre et sculpteur uruguayen fort connu Carlos Paez Vilaro attire plein de cars de touristes à Punta Ballena. Sculptée au bord d'une falaise, ses pointes blanches tranchant sur le bleu du ciel, on jurerait une oeuvre sortie de l'imagination folle de Salvador Dali. La maison, un projet que l'artiste a mis 36 ans à réaliser et qu'il habite encore, abrite aussi un musée-atelier ainsi qu'une portion hôtel-resto. Un peu hallucinant, surtout si vous venez de vous faire brasser le camarade par le pont de La Barra! Ils sont fous, ces Uruguayens!

Où se loger?

Près de Punta del Este, à environ 30 km, se trouve aussi le village de José Ignacio. Il est plus tranquille, mais tout aussi branché. On y fait du surf et du yoga le jour pour mieux faire passer les bonnes bouffes et bouteilles consommées dans les bistrots de Punta del Este le soir... On y trouve de merveilleux hôtels boutiques où la mer est la vedette et le bon goût se retrouve dans la décoration. Deux établissements sont internationalement reconnus pour leur grand luxe. D'abord, la Posada del Faro, un petit hôtel de 15 chambres blanc style bobo-chic (photo). À partir de 250$ la nuit. Dans le même esprit chic, mais moins bohème, l'hôtel Playa Vik offre six appartements décorés d'art contemporain. Sa situation sur la mer n'a pas empêché l'établissement de se doter d'une spectaculaire piscine. On peut y passer ses journées, à se détendre, puisque tout le budget voyage risque de passer dans le prix du séjour. Environ le double du précédent... Assurément, la région de Punta del Este est un repaire de jet-setters...