Holbox (prononcer «Holboch»), petite île de 42 km par 2 km située à la pointe nord de la péninsule du Yucatán, a été miraculeusement préservée du tourisme de masse. Même si elle n'est pas aussi prisée des Québécois que Playa del Carmen ou Cancún, elle a la cote auprès des vacanciers qui recherchent le calme et la langueur. Notre journaliste y est allée.

Quand on dit que l'isla Holbox est à l'autre bout du monde, ce n'est pas seulement une façon de parler.

Pour se rendre sur cette petite île paradisiaque du Mexique, il faut d'abord rouler au moins deux heures de village en village, à partir de Cancún. Puis, quand on croit être arrivé au bout de nulle part, il faut monter à bord d'un vieux bateau aux sièges de cuir élimé, qui crachote en une demi-heure vers la rive de ce petit bout de terre. Heureusement, au moment précis où on se demande ce qu'on est venu faire aussi loin, Holbox dévoile tous ses charmes: ses rues de sable blanc, ses petites maisons colorées et, tout au bout, son front de mer vert émeraude.

Le temps s'y égrène lentement, entre deux baignades ou parties de cartes. C'est aussi l'endroit idéal pour passer des vacances en famille.

On pourrait facilement se croire 100 ans en arrière à Holbox, car il n'y a ni voiture, ni guichet automatique. D'où la légendaire tranquillité de cette île de 2000 âmes. Ici, la vie est simple: on se promène en voiturette de golf ou en bicyclette dans les petites rues de sable, et on paie comptant au restaurant. Il y a bien deux ou trois distributeurs de billets ATM depuis peu, mais ils étaient tous en panne lors de notre passage!

Le petit village constitue la seule partie habitée de l'île. On y trouve seulement quelques rues quadrillées, dont l'avenue principale qui relie le débarcadère, au sud, à la plage, au nord. Quelques boutiques et restaurants (il faut goûter la pizza au homard!) se concentrent autour du zócalo, nom qu'on donne au Mexique à la place principale d'un village. Ici, la plaza joue le rôle de rassemblement communautaire, avec son terrain de jeux, son parc et les nombreux enfants - et chiens errants - qui y gambadent.

La plage s'étend du côté nord de l'île en une longue bande de sable blanc. L'eau y est moins cristalline qu'à certains endroits de la Riviera Maya, car l'île baigne à moitié dans la mer des Caraïbes et à moitié dans le golfe du Mexique, dont les eaux sont plus foncées. Le sable est émaillé de coquillages blancs ou rose pastel, et quelques bateaux mouillent paresseusement près du rivage, nous rappelant qu'Holbox est avant tout un village de pêcheurs.

Requins-baleines et oiseaux exotiques

Vous l'aurez deviné, on vient d'abord à Holbox pour se reposer. Mais l'île est aussi célèbre pour la baignade avec les requins-baleines, des bêtes imposantes qui se nourrissent majoritairement de plancton (donc sans danger pour l'humain). Elle s'avère aussi le rendez-vous parfait des amateurs d'oiseaux exotiques: environ 150 espèces différentes bordent ses rives, dont des flamants roses et des pélicans.

On quitte Holbox bronzé et reposé, inévitablement. Au retour, on reprend le même manège qu'à l'aller: traversée dans un vieux rafiot aux sièges d'un bleu royal fatigué, puis trois heures de route jusqu'à Cancún. Que voulez-vous, le paradis, ce n'est pas la porte à côté...

Se rendre jusqu'à Holbox n'est pas si simple, mais c'est loin d'être mission impossible. De Cancún, il faut prendre un autobus qui vous emmènera en trois heures à Chiquilá, la petite ville d'où part le traversier. Il y a trois bus par jour, et un bateau chaque heure.

L'autre solution, un peu plus coûteuse mais ô combien pratique, est de prendre un transport organisé, souvent offert par les hôtels d'Holbox. Un chauffeur vient vous chercher où que vous soyez sur la Riviera Maya, et vous emmène jusqu'à Chiquilá. Votre billet de ferry est payé, et quelqu'un vient vous chercher à votre descente du bateau. Un service clé en main qu'on apprécie grandement une fois sur place.

Voici quelques éléments cruciaux à ajouter à vos bagages pour profiter pleinement de votre séjour à Holbox:

- Une pile de bons livres et de séries télévisées; c'est le temps ou jamais de regarder des épisodes en rafale!

- De l'argent comptant, car il n'y a pas de banque. De plus, il vaut mieux s'équiper de pesos, car l'argent américain n'est pas accepté partout et vous serez assurément perdant au taux de change.

- En plus de la crème solaire, pensez à de l'anti-moustiques. Les petites bestioles sont très féroces à Holbox, surtout entre la brunante et la tombée complète de la nuit.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse

Le chemin du paradis

Se rendre jusqu'à Holbox n'est pas si simple, mais c'est loin d'être mission impossible. De Cancún, il faut prendre un autobus qui vous emmènera en trois heures à Chiquilá, la petite ville d'où part le traversier. Il y a trois bus par jour, et un bateau chaque heure.

L'autre solution, un peu plus coûteuse mais ô combien pratique, est de prendre un transport organisé, souvent offert par les hôtels d'Holbox. Un chauffeur vient vous chercher où que vous soyez sur la Riviera Maya, et vous emmène jusqu'à Chiquilá. Votre billet de ferry est payé, et quelqu'un vient vous chercher à votre descente du bateau. Un service clé en main qu'on apprécie grandement une fois sur place.

Photo: Sophie Ouimet-Lamothe, La Presse