Les Québécois ont fait le tour des principales destinations soleil comme la Floride, Cuba, la République dominicaine et Riviera Maya. À la recherche de nouveaux horizons, ils commencent à peine à découvrir le Honduras. En décembre, Sunwing a ouvert l'île hondurienne de Roatan en tout inclus aux vacanciers. C'était un pari risqué : la plupart des hôtels de l'île avaient cessé leurs activités pendant plusieurs semaines à l'automne en raison de la crise politique qui secouait ce pays. Le Honduras était sur la liste des pays à éviter sur le site du ministère canadien des Affaires extérieures. Les îles ne l'étaient pas, mais les touristes étaient nerveux et les agences également.

Pourtant, Roatan est un havre de paix. La population compte à peine 50 000 habitants disséminés dans la capitale et une dizaine de petits villages de pêche. On peut y louer une auto ou un scouteur et visiter l'île d'un bout à l'autre en toute sécurité.

 

Pirates des Caraïbes

Les îles n'ont pas toujours été aussi tranquilles. Chaudement disputées par les Anglais et les Espagnols pendant la période coloniale, elles sont devenues un repaire de pirates pendant la première moitié du XVIIe siècle. On estime qu'à une époque, près de 5000 boucaniers y faisaient la pluie et le beau temps. Les plus célèbres, comme Henry Morgan et le capitaine John Coxen, y ont laissé leurs empreintes. La capitale de l'île est Coxen Hole, l'un des principaux hôtels offerts en tout inclus porte le nom de Henry Morgan et l'un des restaurants recommandés dans le guide touristique s'appelle Les Boucaniers...

Le règne des pirates sur la région a pris fin à partir de 1650, quand les Espagnols ont attaqué leur principale base, à Port Royal. Après plusieurs affrontements d'une rare violence, les pirates se sont finalement soumis à la couronne espagnole.

Ce que les guides touristiques ne vous diront pas, c'est qu'avec un peu d'imagination, vous retrouverez à Roatan le décor des films de pirates qui ont marqué votre enfance. Il y a toujours un Port Royal à Roatan, tout comme dans Pirates des Caraïbes. Nous avons retrouvé tout à fait par hasard le voilier Black Pearl, ancré à Oak Ridge, un petit village de pêche à l'autre bout de l'île. S'agit-il de la vraie Perle noire du fameux capitaine Jack Sparrow? Il a été impossible de vérifier, mais pourquoi gâcher le plaisir? Les enfants voudront bien vous croire si vous laissez travailler leur imagination...

Ce n'est qu'en 1859 que la couronne britannique a cédé ces îles au Honduras, à la condition qu'elles ne soient jamais concédées à une autre puissance étrangère.

La réalité démographique de Roatan est encore empreinte de cette histoire. On y trouve une population hétérogène composée des descendants des premiers habitants, les Indiens paya, ainsi que de ceux des esclaves africains, des colons et des pirates espagnols, anglais et français. L'espagnol est la langue officielle, mais l'anglais y est utilisé très couramment.

Tout pour le plongeur

Attention aux amateurs de bonne bouffe, on ne va pas à Roatan pour y vivre une expérience gastronomique. Nous avons déniché un thaïlandais extraordinaire à West End, le Tong's. Mais les buffets dans les hôtels sont décevants. Sur une île, on est en droit d'espérer une grande variété de poissons, mais ce n'est pas le cas.

C'est pour la plongée, le snorkeling et la chaleur qu'on va à Roatan. L'île au complet est ceinturée par une barrière de corail, dont on dit qu'elle est la plus grande au monde après celle de l'Australie. J'ignore si c'est vrai, mais je peux témoigner de la qualité exceptionnelle des sites.

Une vingtaine de boutiques de plongée se disputent les clients et les prix sont bas : 35 $ par plongée. Pendant notre séjour, de nombreux Québécois y ont passé leur certification. Les instructeurs sont très professionnels, l'équipement est de bonne qualité, et l'île dispose même d'une chambre hyperbare pour les accidents de décompression.

Les amateurs de snorkeling y trouvent aussi leur compte : les sites sont situés juste en face des hôtels et sont accessibles sans avoir à prendre un bateau. Poissons tropicaux, tortues de mer, barracudas, nommez-les, toutes les espèces sont au rendez-vous à quelques centaines de pieds de la plage. On y offre même des plongées pour aller voir les guides nourrir les requins à 70 pieds sous l'eau. Je n'y suis pas allé...

La chaleur est également au rendez-vous. Au début janvier, pendant qu'il neigeait en Floride et qu'on frissonnait à Cuba, le mercure oscillait entre 25 et 30 °C pendant la journée. Seule ombre au tableau : novembre, décembre et janvier sont des mois pluvieux. Cette année, le temps a été exceptionnel pendant les semaines de Noël et du jour de l'An. Mais pendant notre deuxième semaine de vacances, du 4 au 11 janvier, il a plu cinq jours sur sept! Les touristes qui avaient opté uniquement pour cette semaine sont repartis frustrés, même s'il faisait chaud sous la pluie. La période la plus sûre pour visiter les îles va donc de février à mai. Mais alors là, ça vaut vraiment le détour!

Comment s'y rendre?

Sunwing demeure le seul transporteur à offrir un vol direct entre Montréal et Roatan. Tours Mont-Royal a des forfaits à la Ceiba sur le continent, et à Fantasy Island, un centre de plongée situé à cinq minutes de French Harbour, une petite communauté de pêcheurs sur la côte est de Roatan. Il faut toutefois prendre un autre vol ou un bateau pour cette deuxième destination.

La plupart des hôtels offerts par Sunwing sont situés sur la pointe ouest de l'île, où les plages sont les plus intéressantes. Pendant notre séjour, nous avons logé au Infinity Bay and Spa Resort, situé à West Bay, sur ladite pointe ouest de l'île. Sunwing a cessé récemment d'offrir ce complexe touristique en raison des plaintes de nombreux Québécois sur la nourriture. La pluie explique en partie cette mauvaise humeur, mais il y a une autre raison. Ce complexe touristique n'est pas un hôtel, mais un immeuble en condominiums. Les appartements sont luxueux et confortables, mais on n'y trouve pas de réception centrale avec restaurants et bars pour tuer le temps quand il fait moins beau. C'est dommage parce que la plage de l'Infinity est la plus intéressante pour le snorkeling. Trois des autres hôtels offerts par le transporteur, le Henry Morgan, le Paradise Beach Club et le Mayan Princess Beach Resort, sont situés à proximité et nous ont semblé très convenables. Cependant, aucun des trois ne nous a impressionnés par sa gastronomie.

La monnaie locale est le lempira, mais les dollars américains y sont acceptés partout. Le dollar canadien vaut environ 18 ou 19 lempiras. Il y a quelques guichets automatiques sur l'île, mais pas dans tous les hôtels. Internet sans fil est accessible dans plusieurs hôtels. Les pannes d'électricité sont fréquentes; une petite lampe de poche est utile.