Le secteur stratégique du tourisme en Tunisie aura du mal à atteindre son niveau prérévolutionnaire en 2013, l'objectif affiché du gouvernement, a admis jeudi le ministre des Finances, Elyes Fakhfakh.

«L'objectif était de 7 millions de touristes cette année, mais l'année a mal démarré et on est à peine au niveau de 2012 et à moins 15% par rapport à 2010», a-t-il dit lors d'un point de presse.

«Les prévisions pour l'été sont bonnes. Si la situation sécuritaire actuelle se maintient on n'aura peut-être pas les 7 millions, mais 6,5 millions soit mieux qu'en 2012, mais moins que l'objectif initial», a ajouté M. Fakhfakh.

Selon le ministère du Tourisme, sur les cinq premiers mois de 2013, l'écart avec l'année de référence, 2010, était de -7,8% en terme de recettes, -21,6% en termes de nuitées et -13,1% pour les arrivées aux frontières.

M. Fakhfakh a relevé que d'une manière générale l'économie de la Tunisie avait connu un premier trimestre difficile, le pays ayant été secoué par des violences après l'assassinat d'un opposant tunisien en février qui a aussi entraîné la chute du gouvernement.

«Ces trois mois ont freiné la reprise économique de 2012», a-t-il noté, tout en maintenant une prévision de croissance du PIB de 4% pour cette année.

Outre des vagues de violences sociales, la Tunisie est aussi confrontée à l'émergence de groupes armés liés à Al-Qaïda.

Par ailleurs, deux ans et demi après sa révolution, le pays ne s'est toujours pas doté d'une nouvelle Constitution et d'institutions pérennes.

Secteur clé de l'économie (7% du PIB, 400 000 emplois), le tourisme a été mis à mal par la révolution de 2011 et il peine à se remettre depuis.