Le mariage célébré par l'Église orthodoxe éthiopienne était une affaire très formelle. La cérémonie a commencé avant l'aube à la nouvelle cathédrale Bole Medhane Alem d'Addis-Abeba et a duré pendant plus de quatre heures. Les prêtres, vêtus de tissus lourds, utilisaient l'ancien dialecte de Ge'ez, pendant que les enfants s'émerveillaient devant les vitraux éblouissants et les murales colorées de l'église. 

La majestueuse cathédrale est un point d'attrait dans la capitale éthiopienne, une ville grouillante d'activité où on retrouve des églises sans pareil. Mais c'est aussi une ville qui, par endroits, tombe en ruine, pendant qu'ailleurs elle est saupoudrée de nouveaux édifices commerciaux de verre anonymes.Addis-Abeba mérite qu'on s'y arrête brièvement, peut-être en route vers les anciennes églises taillées dans le roc de Lalibela, ou vers le lac Tana, où le Nil bleu trouve ses origines. Le sud de l'Éthiopie, avec ses nombreux parcs nationaux, est connu comme étant un paradis des amateurs de nature.

La cathédrale Saint-George, beaucoup plus petite que Medhane Alem, a été érigée en 1896 en hommage au saint dont l'effigie a été portée en bataille par les soldats éthiopiens qui ont défait les forces italiennes. Saint-George et son musée contiennent de nombreux objets intéressants, dont le trône qui a servi au couronnement du dernier roi du pays, Hailé Sélassié.

Compte tenu du rôle de premier plan que joue l'Église orthodoxe éthiopienne, il faut prendre connaissance de certains aspects de cette religion pour véritablement apprécier une visite du pays. L'Éthiopie a adopté le christianisme au IVe siècle et c'était la religion officielle du pays jusqu'au renversement de Sélassié en 1974. Le pays continue d'utiliser le calendrier copte et il célèbre donc son millénaire depuis le mois de septembre dernier.

À Addis-Abeba, il est intéressant de visiter le Musée ethnologique, sur le campus de l'université, qui est installé dans un des anciens palais de Sélassié. On y retrouve notamment une impressionnante collection d'objets inspirés par le christianisme.

On peut aussi visiter le centre-ville et les magasins à pied. À une altitude de plus de 2000 mètres, la ville est fraîche pratiquement en tout temps et elle est reconnue pour la sécurité de ses rues. Quelques précautions sont de mise face aux voleurs à la tire, mais on rencontre tout au plus des mendiants qui réclament une poignée de birrs.

Pourquoi, alors, tous ces détecteurs de métal à l'entrée des hôtels les plus luxueux? L'Éthiopie, maintenant une alliée des États-Unis dans ce qu'on appelle la «guerre contre le terrorisme», est en état d'alerte. Elle a aussi des problèmes frontaliers avec sa voisine, l'Érythrée, et est aux prises avec des tensions internes dans certaines régions plus reculées.

Si la poussière de la ville devient insupportable, dirigez-vous vers les monts Entoto, tout juste au nord, pour une bouffée d'air frais. On y découvre des paysages splendides et un aperçu de la vie rurale. Tout juste avant d'atteindre le sommet, il vaut la peine de s'arrêter à la colorée église Entoto Maryam, où un couronnement royal a été célébré en 1882. Les amateurs de textiles voudront visiter le marché Entoto, qui est fort prisé des résidants.

La nourriture éthiopienne gagne à être découverte, puisqu'elle n'est pas cher. Des ragoûts sont fréquemment au menu, tout comme de la purée de lentilles et d'autres délicieux plats végétariens.

Et à n'importe quel moment de la journée, dans n'importe quel hôtel ou restaurant, et même dans plusieurs magasins, on assiste à l'incontournable cérémonie éthiopienne du café.