Plusieurs fortifications de l'architecte militaire français Vauban, érigées dans divers départements en France, sont entrées lundi dans la prestigieuse liste de l'Unesco des sites ayant «une valeur exceptionnelle universelle».

Le comité du Patrimoine mondial de l'Unesco, qui se réunit jusqu'au 10 juillet à Québec, a reconnu un ensemble de douze fortifications majeures construites par Vauban (1633-1707).

«C'est la reconnaissance du génie universel de Vauban parce qu'au-delà de Vauban le bâtisseur, l'homme qui a inspiré des fortifications dans le monde entier, c'est aussi Vauban, le penseur, le philosophe, le précurseur du siècle des Lumières», a déclaré à l'AFP, Jean-Louis Fousseret, maire socialiste de Besançon et président de l'association Réseau des sites majeurs de Vauban.

«C'est la reconnaissance d'un travail de plus de quatre années que nous avons mené tous ensemble, l'ensemble des maires du réseau, qui est fait de petites villes... C'est un réseau qui représente bien la France», a-t-il souligné.

Le réseau français avait proposé à l'Unesco d'ajouter un ensemble de 14 «fortifications» à sa liste du patrimoine mondial, mais deux des oeuvres présentées n'ont pas été retenues: le château de Bazoches (Nièvre) et le fort transformé en citadelle du Palais à Belle-île-en-mer (Morbihan).

«L'un a été retiré par défaut d'authenticité, il y avait eu trop de transformation ce n'était plus vraiment l'oeuvre de Vauban et l'autre parce qu'il ne répondait plus à la nouvelle appellation (de forteresse, ndlr)», a précisé à l'AFP Jean Guéguinou, ancien ambassadeur français à l'Unesco.

Les réunions du comité du Patrimoine mondial de l'Unesco se tiennent à huis clos. Des responsables avaient indiqué que la candidature des sites de Vauban avait été acceptée, mais la délégation française présente à Québec a par la suite précisé que 12 sites, dans 13 communes, avaient été retenus.

Le réseau des 12 sites comprend la citadelle pentagonale d'Arras (Pas-de-Calais), la citadelle, l'enceinte urbaine et le fort Griffon de Besançon (Doubs), les forts de Blaye/Cussac-Fort-Médoc (Gironde), l'enceinte urbaine, les forts et le pont d'Asfeld à Briançon (Hautes-Alpes), la Tour dorée de Camaret-sur-mer (Finistère), la ville neuve de Longwy (Meurthe-et-Moselle), le fort de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), la citadelle de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales), la place forte de Neuf-Brisach (Haut-Rhin), la citadelle de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), les tours côtières de Tatihou/Saint-Vaast-la-Hougue (Manche), l'enceinte et les forts de Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales).

Le comité du Patrimoine mondial de l'Unesco a par ailleurs souligné le «caractère international» de l'oeuvre de Vauban lors des discussions, a indiqué M. Fousseret à l'issue des discussions. Plusieurs fortifications inspirées de Vauban ont été construites en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord, et en Europe.

«Madagascar et le Maroc ont par exemple souhaité que notre réseau s'ouvre sur la France encore mais aussi à l'extérieur pour faire en sorte que, peut-être, sur les cinq continents dans les années à venir on puisse agglomérer un autre ensemble de fortifications non pas construites par Vauban mais inspirées par Vauban», a souligné M. Fousseret

Il s'agit du 32e site français inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Deux grands critères entrent en cause dans l'évaluation des dossiers, la «valeur universelle exceptionnelle» d'un site et le plan de protection présenté.