Fruit d'une réflexion qui dure depuis plus d'un an au sein de la société d'investissement montréalaise Real Ventures, le programme d'accélérateur technologique FounderFuel est officiellement lancé cet été. Au programme, un premier concours visant à financer et conseiller huit petites entreprises dans un nouveau projet web ou mobile.

Fort d'une enveloppe initiale de 2 millions de dollars, pigée à même le fonds d'amorçage de Real Ventures, FounderFuel compte recréer ce programme d'aide au démarrage d'entreprises technologiques dès le printemps prochain, en vue d'en faire un événement bisannuel.

Les fonds obtenus iront aux équipes choisies pour participer au programme, à raison de 10 000$ par équipe, plus 5000$ par membre fondateur. Ainsi, un projet présenté par trois partenaires recevra 25 000$ s'il est choisi.

Pour aider au succès de l'entreprise, une meute de pas moins de 90 «mentors» a été assemblée par le fondateur, directeur et principal promoteur de FounderFuel, Ian Jeffrey, un ancien de TELUS qui a aussi passé quatre ans dans la Silicon Valley afin de démarrer sa propre entreprise web, lancée en 2006.

M. Jeffrey connaît bien les défis qui attendent les nouveaux entrepreneurs qui seront suivis durant 12 semaines, dès le début août, par son équipe d'experts. Celle-ci comprend des personnalités de divers créneaux technologiques, comme l'auteur montréalais Mitch Joel, ainsi que Patrick Lauzon, un des responsables de l'important virage web du Groupe Pages Jaunes.

Il connaît également bien la formule d'accélérateur adoptée par FounderFuel, qui s'inspire d'autres programmes du genre établis aux États-Unis, comme Y Combinator et TechStars.

«On n'a plus besoin d'une tonne d'argent ni d'un imposant bureau pour se lancer en affaires. En 2006, il fallait 270 versions différentes d'une application web pour qu'elle fonctionne sur un assez grand nombre d'appareils. Ça aussi, ça s'est simplifié. En revanche, la concurrence est plus féroce que jamais.»

Autrement dit, un peu d'argent ne peut pas nuire, mais ce sont les conseils provenant d'autres entrepreneurs, d'investisseurs ou de gens d'affaires ayant connu leur part de succès qui peuvent faire la différence.

«Il y a un renouveau dans l'entrepreneuriat au Québec. On voit des gens ayant de fortes connaissances en technologie se lancer en affaires, mais ils n'ont pas le même bagage dans la gestion de l'entreprise. C'est là qu'on intervient.»

Accélérateur technologique ouvert à tous

Au cours des prochaines semaines, Ian Jeffrey essaiera d'être de toutes les tribunes afin de recruter développeurs, innovateurs et entrepreneurs du Québec et d'ailleurs, qui espèrent un tel coup de pouce. Il dit avoir déjà reçu des propositions provenant d'aussi loin que de l'Inde et de l'Europe. C'est ouvert à tous, jusqu'au 1er juillet.

C'est à ce moment qu'il choisira les huit projets qu'il estime les plus prometteurs à long terme. S'il bénéficie d'un investissement initial important, son objectif est de voir les candidats choisis voler de leurs propres ailes à la fin du programme. Ils auront d'ailleurs la chance de rencontrer des investisseurs bien connus du milieu, de JLA Ventures, de Toronto, à Rho Ventures, de New York.

FounderFuel se garde 6% des parts dans les projets qui en sortiront. «C'est ce qui assurera le succès de FounderFuel: si les projets qui s'y développent connaissent du succès, ça assurera sa renommée. Et ça aidera son propre financement...»