Les titres des éditeurs de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft s'envolaient jeudi matin à la Bourse de Paris après l'annonce de l'entrée à son capital du groupe Vivendi.

Vers 4h00 (heure de Montréal), Ubisoft prenait 10,57% à 23,65 euros et Gameloft 13,78% à 4,54 euros, alors que l'indice CAC 40 gagnait 0,93%. Vivendi perdait de son côté 0,27% à 21,89 euros.

Le groupe français Vivendi, recentré sur les médias et la production de contenus, a annoncé mercredi soir être entré au capital des éditeurs français de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft, à hauteur respectivement de 6,6% et 6,2%.

Pour le courtier Aurel BGC, il s'agit d'une «très grosse surprise» puisque «le propriétaire de Canal+ est récemment sorti d'Activision Blizzard», dans lequel il détient toutefois encore une participation minoritaire.

«Naturellement, les spéculations iront bon train» car Vincent Bolloré prend rarement des participations en restant inactif par la suite, souligne le courtier.

Avec cette opération, Vivendi devient le troisième actionnaire principal d'Ubisoft et le quatrième actionnaire de Gameloft.

Fort de ses 9 milliards d'euros de liquidités, le groupe dirigé par Vincent Bolloré poursuit sa stratégie de renforcement dans la production de contenus à forte valeur ajoutée.

Dans un bref communiqué, Ubisoft a d'ailleurs réagi en prenant acte de «cette prise de participation non sollicitée».

Il rappelle sa volonté «de rester indépendant», une stratégie qui «lui a permis, depuis sa création il y a 30 ans, de devenir le troisième éditeur mondial de jeux vidéo».

Un courtier parisien estime quant à lui dans une note que «la formulation évoque une opération plus financière que stratégique». Vivendi a indiqué avoir réalisé ces opérations «dans le cadre du placement de ses liquidités».

Il juge qu'un rachat de ces groupes par Vivendi «paraît difficilement envisageable», ce qui ne clarifie pas pour autant la stratégie du groupe présidé par Vincent Bolloré.

Selon ce courtier, «Ubisoft souffre d'un handicap de taille par rapport aux majors américains, avec des franchises moins puissantes et donc moins rentables. Gameloft peine à monétiser un portefeuille de jeux gratuits».

Enfin le courtier Gilbert Dupont estime pour sa part que cela «relance de la spéculation d'une fusion Gameloft/Ubisoft, mais la route reste longue».

Pour Gilbert Dupont, si «la fusion entre Ubisoft et Gameloft semble peu probable à moyen terme, sans l'assentiment de la famille Guillemot, la montée de Vivendi au capital confirme, selon nous, l'intérêt du jeu vidéo aujourd'hui et notamment son positionnement en tant que créateur de contenu et média à part entière».